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2 mars 2016

Le Monde Perdu (1960)

 

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Catégorie : Cinéma

Genre : Aventure, Fantastique

Année : 1960

Public : Tous Publics

Durée : 1H36

Nation : USA

Réalisateur : Irvin Allen

Acteurs : Michael Rennie, Jill St. John, David Hedison, Claude Rains, Fernando Lamas.

Synopsis : Le Biologiste George Challenger veut prouver au monde entier qu’il existe en Amazonie, un Monde Perdu où règnent des dinosaures. Il organise alors une expédition qu’il entraîne sur le plateau d’Amérique du sud où vivraient ces créatures. Une fois sur place, rien ne va plus et l’équipe se retrouve confrontée à un univers hostile et dangereux. 

 

Analyse critique :

(Attention SPOILERS !)

Dans les années 40 et 50 les dinosaures ont envahi une bonne partie des écrans de cinéma. On a vu alors apparaître une multitude de films mettant en scène des créatures du Mésozoïque. Pourtant, la référence du genre reste indéniablement Le Monde Perdu d’Harry Hoyt réalisé en 1925.

C’est sans doute pour cela qu’en 1960, Irvin Allen, producteur-réalisateur célèbre et prolifique, décide d’en livrer un remake. En effet, Allen voulait lui aussi profiter du filon et décide de revenir aux sources en livrant une nouvelle adaptation du chef d’œuvre littéraire de Sir Arthur Conan Doyle.

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Ce remake du Monde Perdu a donc tout d’un film ambitieux. Le but est évidemment de raconter cette histoire célèbre avec les nouvelles techniques de l’époque. En effet, comme je l’ai déjà mentionné, Le Monde Perdu d’Harry Hoyt date tout de même de 1925 et le cinéma a beaucoup évolué techniquement.      

Evidemment l’enjeu réside dans les effets spéciaux et la mise en scène de dinosaures. A ce niveau là, on pouvait faire confiance à Irvin Allen qui avait déjà travaillé avec le très grand Ray Harryhaussen lors du tournage du documentaire Le Monde Animal en 1956 qui s’ouvrait sur une scène d’anthologie montrant le combat d’un tyrannosaure et d’un tricératops. C’est ce type de scène qu’on aurait apprécié retrouver dans ce remake, mais il en sera autrement.

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Allen n’a pas la mémoire qui flanche et il se souviendra très vite du coup faramineux de cette séquence de dinosaure en animation. Il optera pour une solution plus économique et très en vogue à l’époque : celle des lézards maquillés. Il l’utilisa d’ailleurs dans un premier temps à merveille en 1959 dans son adaptation du Voyage au Centre de la Terre de Jules Vernes. Cela dit, la technique n’a rien de révolutionnaire et le plus gros apport du film pour cette nouvelle version semble être le cinémascope.

Allen se lance donc dans cette aventure avec un casting plutôt solide, bien qu’il n’y ait aucunes grandes stars. Les acteurs remplissent très bien leurs rôles pour la plupart. On n’a pas à se plaindre de ce côté-là.

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Quant aux dinosaures de services qui sont les grandes stars de ce film, on tombe inévitablement dans le réchauffé, puisque le concept des varans et sauriens déguisés est utilisé depuis Tumak Fils de la Jungle en 1940. Pourtant ici, l’équipe s’en ait donné à cœur joie et a particulièrement stylé nos reptiles. On retrouvera notamment le fameux combat traditionnel entre un varan et un saurien.    

Mais sur le fond, qu’est ce que ce film apporte de plus à l’original ? En réalité, Le Monde Perdu version 1960 s’est, à l’instar de la version de 1925, pas mal démarqué du livre, ce qui n’est pas un mauvais point en soi. Premièrement, l’histoire a été modernisée et le contexte déplacé du début du XXème siècle aux années 60. On a donc des éléments modernes, le plus flagrant étant l’hélicoptère.

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Ensuite, Allen, qui était scénariste (en plus d’être producteur et réalisateur) a décidé d’introduire plusieurs nouveaux éléments. Premièrement, le personnage de Gomez, remarquablement interprété par le charismatique Fernando Lamas, prend ici beaucoup plus d’importance que dans le livre et se retrouve même à l’origine d’une histoire de vengeance. Histoire qui malheureusement ne sera pas vraiment exploitée mais apparaîtra surtout comme inutile dans le cadre de l’intrigue principale. De plus elle tombe un peu comme un cheveu sur la soupe qu’on aurait rapidement retiré. En conclusion elle sert juste à alimenter quelques minutes de film pour faire le quota.

Mais l’autre piste intéressante de cette nouvelle version reste le lien avec l’El Dorado. Vous allez me dire, « mais qu’est que ça vient foutre là ». Et pourtant ! On se souvient du nom mythique que donne les indiens de l’histoire à la légende des dinosaures : « Curupuri ». « Curupuri » (ou curupira) est une créature mystique du folklore sud américain et qui désigne ici le dinosaure. C’était d’ailleurs déjà le cas dans le bouquin.

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Dans le film, le personnage de Roxton, superbement interprété par l’impérial Michael Rennie, affirme que dans les légendes indiennes « Curupuri » et « El Dorado » reviennent ensemble. Ainsi on apprend que la première expédition de Burton White (il s’agissait de Maple White dans le livre et les autres versions cinéma) avait en fait pour but de trouver l’El Dorado qui serait en réalité le plateau, soit le monde perdu.

Cela peut paraître farfelu, mais c‘est franchement original et surtout ça tient la route. L’El Dorado est, selon les légendes, censé se situer, vers l’Amazonie. Ainsi, le Plateau rempli de dinosaures abriterait dans ses entrailles l’El Dorado. On retrouve là l’aspect des vieilles légendes asiatiques de dragons qui gardent des trésors dans des grottes (d’ailleurs on retrouve cet aspect esthétique dans la fin du film). Personnellement je trouve cette idée géniale car elle est réellement ambitieuse et permet de se démarquer du matos original.

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Mais là encore, cette idée géniale n’est jamais exploitée, à tel point qu’on a même l’impression qu’Allen l’a abandonné en plein milieu du tournage. C‘est vraiment dommage.

C’est le cas pour plusieurs éléments du film, comme la rencontre avec la jeune indigène.

Le scénario est donc de facture assez classique. Cela dit, les acteurs sont bons, les effets spéciaux assez réussis et certains décors sont superbes. La BO est également pas mal.

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Pourtant, ce remake ne parvient jamais à retrouver la magie, le charme et la féerie de l’original. Ici, on sent un côté trop industriel à ce remake. Mais surtout, contrairement à son modèle il n’est pas du tout novateur, que ce soit sur l’aspect technique ou scénaristique et Irvin Allen n’a pas la poésie cinématographique d’Harry O. Hoyt.

Ce Monde Perdu de 1960 reste tout de même de facture honnête et remplit sa fonction de grosse production à sensation de l’époque. Pourtant Allen ne parvient pas non plus à atteindre le niveau de son Voyage au Centre de la Terre.

En conclusion on tient là un bon cru mais qui n’apporte au final rien de plus au genre  

             

     

Note : 14,5/20

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Commentaires
A
oui c'est que j'ai compris en lisant la chronique. A priori, le réal a abandonné l'idée en cours de route ou alors ne l'exploite pas réellement
V
à Oliver: cette version se démarque surtout sur la technique. Rennie est un acteur charismatique. Quant à l'idée de l'El Dorado, elle était intéressante, mais n'a malheureusement pas été exploitée.
A
Je n'ai pas vu cette version de 1960. Visiblement, elle n'apporte pas grand chose à celle de 1925, mais j'aime bien Michael Rennie. Et puis, cette idée d'un El Dorado me séduit...
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