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16 janvier 2015

Guerre des Gaules

 

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Catégorie : Littérature

Genre : Historique, propagande

Année : 52-51 avant Jésus Christ

Nombre de pages : 366

Nation : Empire Romain

Auteur : Jules César

Synopsis : Entre 58 et 52 avant Jésus Christ, Jules César entame la Guerre des Gaules. Alors que l’Empire romain devient plus puissant, certains clans de la Gaule lui déclarent la guerre. Au fil des années, César et son armée vont se confronter aux plus redoutables clans, parmi lesquels on trouve les Helvètes, Les Germains d’Arioviste, Les Belges, les Armoricains, les Eburons, Les Trévires…

Analyse critique :

Aujourd’hui chronique assez particulière sur E-Pôle-Art, puisque je vous propose d’aborder Guerre des Gaules de Jules César. Oui le grand Jules César, celui qui est considéré comme l’un des plus grands si ce n’est le plus grand conquérant de l’histoire. Ce véritable génie du stratège politique et surtout militaire a poussé la puissance de l’Empire Romain jusqu’à son apogée. 

Durant ces périodes de guerres, César a rédigé plusieurs rapports de ses opérations militaires. Rapports destinés au sénat qui suivait de près ses actions, mais aussi à la propagande d’état.

Autant dire que ce texte est d’une importance capitale pour qui veut comprendre les racines de notre pays et de notre civilisation. C’est aussi l’un des plus vieux écrits au monde. En réalité on peut considérer ces textes comme huit livres. Ces huit écrits sont tous réunis en un seul ouvrage intitulé donc Guerre des Gaules. Parmi eux, sept sont écrits de la main de César, alors que le huitième est rédigé par Aulus Hirtius le lieutenant et ami de César.  

Pour la chronique, je suivrai donc la division en huit livres :

1

Livre Premier (58 av JC) :

Dans ce premier livre, César décrit la Gaule et ses habitants. Description assez intéressante car certains aspects se rattachent parfois aux clichés sur le français moyen actuel. Cependant, César s’attarde plus sur le peuple belge qu’il décrit comme le plus brave. Quant aux helvètes, il voit déjà en eux de redoutables adversaires.

En effet Orgétorix, homme le plus riche et respecté d’Helvétie entend contester la suprématie romaine. Il rassemble alors beaucoup de disciples et fait le tour de Gaule espérant rallier des chefs de clans à sa cause. Mais Orgétorix finit par mourir. Les helvètes migrent vers chez les santons. Mais César leur barre la route. Dans le même temps il repousse les Germains Arioviste qui en s’installant sur le territoire des Séquanes permettaient la venue de troupes qui constituaient une menace pour l’empire.

Livre deuxième (57 av JC) :      

César parle d’une nouvelle menace, une attaque des belges contre les troupes romaines. Une vérité ou un prétexte pour envahir la Belgique ?

César prend les belges de vitesse et lance une attaque. Les Romains sont aidés par les rèmes, voisins des belges. Après une longue attente, la bataille de l’Aisne éclate et voit la victoire écrasante des romains. Les belges adoptent alors une stratégie défensive. Mais les plus fiers clans belges tels que Les Bellovaques, les Suessions et les Ambiens sont contraints de ce soumettre face à la puissance de César. Les Nerviens tentent en revanche une contre attaque qui parvient à mettre l’armée romaine dans une situation critique. Mais l’illusion est de courte durée. Bientôt l’Armée Nervienne est anéantie. César, généreux, accepte de laisser leurs terres aux survivants et leur garantit la protection de l’Empire Romain. Le dernier clan est les Atuatuques. Ces derniers comprennent qu’ils n’ont guère de chance face à la puissance militaire romaine. Ils tentent la ruse, ils font mine de se rendre mais profite de la nuit pour lancer une attaque qui échoue. Cette fois César se montre impitoyable envers les traîtres qui sont massacrés ou vendus comme esclaves.    

Cette campagne contre les Belges est une totale réussite. La Gaule en tire des leçons de la puissance de César.

Livre Troisième (57-56 av JC)

César cherche à développer le commerce avec les clans des Alpes. Mais il doit faire face à une attaque des Véragres. En Armorique, un soulèvement est déclenché par les Vénètes. Une guerre navale s’amorce. Les gaulois disposent de la supériorité numérique, mais la stratégie de César sur terrain naval vient à bout de la flotte rebelle. Le conquérant doit mener une autre bataille en Aquitaine contre les Sotiates qu’il bat avec l’aide de clans hispaniques. La Gaule est quasiment à sa merci. Les deux seuls clans qui refusent de se soumettre à l’empire sont les  Morins et les Ménapes qui sont traqués et anéantis.

2

Livre Quatrième (55 av JC)

César se méfie désormais des peuples germains. Ces derniers se rapprochent des frontières. Notamment les Suaves, un peuple de guerriers redoutables et terribles. César redoute que les gaulois s’allient aux germains. Il prend alors les devants et mène une campagne en Germanie. Il remporte une bataille aux alentours du Rhin. Après cette victoire, il décide de traverser le fleuve en question et pour cela, il fait construire un pont d’un genre nouveau. Il pacifie l’autre côté du Rhin sans difficultés. Ensuite, César envoie des éclaireurs sur les Iles de Bretagne. Il se méfiait de ce peuple peu connu et notamment parce que les Bretons avait apporté leur soutien aux gaulois durant les guerres précédentes. César décide d’une nouvelle campagne contre la Bretagne. Avec sa flotte il traverse le Pas de Calais. Mais prendre l’Ile de la Bretagne n’est pas facile. Sur la côte les bretons attendent les romains en difficulté sur une mer peu favorable. Malgré tous ces problèmes, les romains parvinrent à vaincre les Bretons. Le sort d’acharne cependant. La flotte romaine est détruite par une tempête. César et ses troupes se retrouvent sans soutien et sans vivres. Pour les Bretons, l’occasion de la contre attaque est trop bonne. Là encore malgré les difficultés, les Romains viennent une seconde fois à bout des bretons.

Livre Cinquième (54 av JC)

Après un retour à Rome, César repart pour la Bretagne avec une flotte de 800 navires. Là encore, il est ralenti par une tempête. Cela laissa le temps aux rebelles bretons de se rassembler. Mais ces derniers ne font pas le poids face aux romains et reculent jusqu’à la Tamise. Cassivellaunos, le chef de l’insurrection Bretonne tient tête mais la plupart des clans bretons se rallient à César. Face à cela et à la perte des batailles, Cassivellaunos se voit contraint d’accepter la reddition.

César rentre en Gaule pour l’hiver. Cette fois il va devoir faire face à une nouvelle insurrection gauloise dirigée par Ambiorix. Cette révolte fait des dégâts chez les romains. César arriva à la rescousse avec des renforts et parvint à refouler l’insurrection. Dans le même temps il anéantit un complot orchestré par les Trévires.

Livre Sixième (53 av JC)

César tient ses troupes près de lui, il redoute de nouveaux mouvements de rébellion en Gaule et l’avenir lui donne raison. Il repousse les Trévires et organise une assemblée réunissant les chefs gaulois. Il leur propose une paix et la soumission à l’Empire romain. Trévires, Sénons, Carnutes et Ménapiens refusent son offre. Parmi cela, les Carnutes et les Sénons se rendirent rapidement. Les Trévires et les Ménapiens furent vaincus sur le champ de bataille.    

César apprend ensuite que les Suèves veulent intervenir en Gaule. C’est pour lui l’occasion (ou le prétexte) pour repasser le Rhin et annihiler les Suèves.  

Durant ce chapitre César décrit également les différentes mœurs des peuples, ainsi que la faune et la flore du pays.

3

Livre Septième (52 av JC)

Ce septième livre est le plus long. César y décrit la nouvelle révolte qui eut lieue en Gaule et qui fut mené par le célèbre Arverne Vercingétorix. Ce dernier parvient à conduire tous les peuples sous ses ordres.  

Les Romains passent un hiver rude. Ils doivent tenir face aux Arvernes et aussi survivre alors que Vercingétorix fait brûler tout ce qui pourrait leur servir. César traque son ennemi jusqu’à Gergovie. Il décide de mener un siège. Il pense pouvoir anticiper ce que fera son adversaire mais Vercingétorix, plus rusé qu’il ne le croyait, fait perdre son latin à César. L’armée romaine subit de lourdes pertes et doit battre en retraite. C’est une grande victoire pour les gaulois.

Mais César n’entend pas abandonner. Alors que Labienus se charge d’éliminer des forces rebelles, César avec l’aide des cavaliers germains surprend Vercingétorix et le met en déroute le poussant à se réfugier à Alesia. Les romains commencent à mettre en place un long siège. Pourtant, pour eux, la bataille paraît perdue d’avance, vu la supériorité numérique des gaulois. Grâce à ses stratégies et au moral de ses troupes, César réussit l’impossible. Voyant les pertes énormes du côté gaulois, Vercingétorix démoralisé renonce. Il viendra selon la légende déposer lui-même ses armes aux pieds de César.

Livre Huitième (51 av JC)      

Ce huitième livre n’est pas écrit par César mais par Aulus Hirtius. Ce dernier avoue avoir hésité à faire ce huitième texte qui est inférieur au génie de César. Hirtius parle aussi de l’importance historique des écrits de César.

Puis il nous situe dans la nouvelle Gaule. Des tensions sont toujours présentes. L’empire romain continue de faire régner l’ordre sur le territoire conquis. Il écrase également la tentative des Bellovaques d’envahir les Suessions.

César empêche toute nouvelle révolte et use même de la plus terrible cruauté pour dissuader les actes de rébellion.

 

Ainsi se résument les huit parties de Guerre des Gaules. Ce livre se veut donc passionnant et très complet.  D’ailleurs Hirtius dans le dernier livre parle de l’aspect historique du livre de César mais en même temps, il précise qu’il ôte tout aux historiens car son texte se suffit à lui-même. C’est vrai qu’on ne peut pas le contredire à ce niveau là. Guerre des Gaules est très riche et très détaillé concernant les opérations de César et les évènements de l’époque.

Cependant ne perdons pas de vue que c’est César lui-même qui rédige le texte. Il parle d’ailleurs de lui à la troisième personne. Certains y ont vu un signe de mégalomanie poussée, j’y vois plutôt le ton neutre d’un rapport qui se refuse la première personne. Mais c’est César qui écrit tout cela disais-je et par conséquent, on peut se poser la question de sa partialité là dedans. N’oublions pas que les textes de Guerre des Gaules, ont également pu servir de propagande auprès du sénat romain.

4

C’est pourquoi l’édition (pour moi il s’agit de Folio) complète le tout avec des notes en fin de livres. Il y’a en tout 92 pages de notes. C’est clairement assez énorme mais indispensable. Certes je sais que certains n’aiment pas trop se couper du récit principal pour se reporter sans cesse à des notes. Cependant, une fois encore, dans Guerre des Gaules, les notes sont essentielles, il est donc conseillé d’utiliser deux marques pages : l’un pour marquer la lecture principale et l’autre destiné uniquement aux notes, afin que vous puissiez vous y reporter régulièrement sans avoir à chercher la page à chaque fois.

Mais parlons de ces notes. En réalité, elles sont de nature historiennes et analysent le récit de César ou le complètent. Par exemple, lorsque César évoque un peuple ou une région de l’époque, les notes vous permettent de retrouver ce peuple ou de resituer cette région à l’heure actuelle. Et c’est l’une des facettes les plus intéressantes de Guerre des Gaules. A la limite, il faudrait lire le livre avec une carte pour pouvoir cibler les régions et ainsi comprendre l’évolution des peuples et la conquête de César. Cependant le livre propose aussi quelques cartes à la fin représentant la situation géographique de l’époque.

Parmi les notes on peut aussi trouver des contradictions sur ce que dit César qui est parfois jugé peu probable ou édulcoré. Mais il est aussi fait référence à certaines analyses de Napoléon 1er ou Napoléon 3 qui ont étudié Guerre des Gaules, et donnent leurs avis sur certains points. Il est intéressant de savoir ce que Napoléon pensait de tel ou tel stratagèmes du conquérant romain. Il est aussi pertinent de savoir où Bonaparte situe certains champs de bataille sur la France telle que nous la connaissons.

Au final, à travers son récit et ses notes, Guerre des Gaules permet de comprendre les batailles de cette époques, leur enjeux, mais également nos racines et les origines de pays tels que la France, l’Allemagne, La Grande Bretagne, la Belgique, ou encore la Suisse. C’est d’ailleurs l’un des aspects les plus fascisants du livre sur lequel nous reviendrons plus tard.

Mais avant tout, Guerre des Gaules peut permettre de comprendre en partie la personnalité de César. C’est une sensation étrange de lire ses lignes en sachant qu’elles sont de l’un des plus grands conquérant de l’histoire. Et le tout est franchement bien écrit. César sait manier les mots et les phrases à son avantage, il a également un esprit de synthèse étonnant. Sa description des batailles est fascinante, il décrit d’un point de vue assez neutre tout en marquant subtilement une admiration pour ses troupes mais parfois même aussi pour ses ennemis. Sur ce dernier point, César est parfois enclin à vanter la rivalité pour souligner le prestige de sa victoire sur l’ennemi (ou pour relativiser ses rares défaites). Mais parfois aussi cette admiration paraît sincère comme celle envers les belges ou Vercingétorix entre autres.

Ce qui surprend aussi, c’est sa description des peuples de la Gaule qui paraît très étudiée et pertinente. Il analyse les mœurs et les traditions de chaque peuple, ainsi que leur culture. Il analyse parfois même la faune et la flore des contrées de ces campagnes. César évoque même les religions des druides. Selon lui elles seraient nées en Grande Bretagne.

5

 Et puisqu’on parle de La Grande Bretagne, rappelons que César est le seul conquérant de l’histoire qui parviendra à mater ce pays. Et pourtant comme nous l’avons évoqué dans le résumé du livre quatrième, la tâche ne lui était pas aisée. Par ailleurs, lorsqu’il décrit la Grande Bretagne, il donne une description géographique certes spartiate et brouillonne, mais incroyablement juste du pays. Les historiens s’en sont d’ailleurs toujours étonnés. Une preuve supplémentaire du génie de César. Il est aussi amusant de voir sa philosophie par rapport aux Gaulois. Quand il parle des Germains par exemple, il dit que c’est un peuple fort car leur vie est rude. Au contraire, il pense qu’à force de luxe, les romains ont perdu de leur instinct de guerrier.            

Au final on découvre un conquérant très intéressant. César n’était clairement pas un saint mais pas un démon non plus. Il a certes envahi des contrées contre leur gré et a commis des atrocités. Mais il a su aussi se montrer généreux, et a parfois fait bataille pour sauver un peuple d’un autre. Certains gaulois voyaient d’ailleurs César non pas comme un envahisseur mais comme un protecteur face à des clans ennemis puissants.

Guerre des Gaules permet donc de comprendre le personnage de César.  Mais c’est aussi un livre qui permet de comprendre l’univers de la guerre. Les stratégies, l’emploi de techniques impressionnantes destinés à saper le moral de l’adversaire. Car oui, le mental des troupes est essentiel. Le livre en montre d’ailleurs un exemple lors du second passage du Rhin. Des troupes de César rencontrent une armée germaine. Pour eux, si cette armée est là c’est que le gros des troupes romaines ont été massacrés (or il n’en est rien), du coup cette troupe va perdre le moral pour une mauvaise interprétation des faits et subir de lourdes pertes (César arrivera cependant juste à temps).

Au fil du temps, Guerre des Gaules s’est imposé comme un chef d’œuvre de la littérature. Le livre fut lu par beaucoup et inspirera de grands personnages tels que Napoléon lui-même. Même le légendaire Pirate Barbe Noire (qui était l’un des rares boucaniers à savoir lire) a lu ce livre et a utilisé plusieurs stratégies de César pour certains abordages (alors qu’à l’époque le peu de marins qui savaient lire se contentaient du code maritime).                       

Guerre des Gaules est un livre qui permet de comprendre la vie de César, l’évolution de ces conquêtes et les guerres antiques (et même les guerres tout court). Mais c’est aussi un bouquin qui vous permet de comprendre les racines des pays tels que la France, L’Allemagne, Le Royaume Uni, La Belgique et autres. Un livre qui nous renvoie à nos sources ethnoculturelles. Notre civilisation française est le fruit de l’empire romain en grande partie, mais on peut retrouver dans certaines régions quelque chose de typiquement gaulois. Ce sont tous ces éléments qui font de Guerre des Gaules une expérience fascinante pour le lecteur.

Bref un livre qu’il faut avoir lu.

Note : 20/20

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Commentaires
V
à Tina: Oui je comprend ce n'est pas très ludique de lire en devant sans cesse se référer à des notes, mais pour le coup je me suis surpris à en prendre rapidemment l'habitude sur ce livre.
V
à Tina: Oui dans le sud en effet. disons qu'après ça a clairement une dimension historique, même si ce n'est pas vraiment objectif puisque c'est César qui écrit. Mais bon les notes sont là pour donner une avis plus neutre.<br /> <br /> Après ça ne parle pas que de stratégie de guerre, mais clairement si ça ne t'intéresse pas plus que ça tu risque de vite lâcher prise.
T
Sans indiscrétion, tu vis dans quelle région ? (j'imagine le Suuud ?). <br /> <br /> Effectivement c'est toujours bien de connaître son histoire, sa culture, ses origines. Après, j'ai peur que ce genre de livres me rebute, j'avoue que les stratégies de guerre et tout ça me dépassent un peu. Mais c'est sûr que ça reste un beau témoignage historique.
V
à Tina: Disons que comme je le dis il y'a le fait de voir aussi ses racines culturelles. Je vis dans une région qui a très fortement marqué par cette période dont il reste des vestiges. je trouve que c'est toujours intéressant de remonter aux sources. Ensuite un livre écrit de la main de César c'est suscite la curiosité je trouve. Le livre 'est en effet pas excessivement long
T
C'est rare des jeunes comme toi qui lisent aujourd'hui cet ouvrage. Il n'a pas l'air si gros vu le nombre de pages mais disons qu'il faut être branché histoire !
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