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15 février 2016

Le Monde Perdu

 

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Catégorie : Littérature

Genre : Roman, Aventure, Fantastique

Année : 1912

Nombre de pages : 285

Nation : Grande Bretagne

Auteur : Sir Arthur Conan Doyle

Synopsis : Le jeune reporter Edward Malone a réussi l’exploit d’interviewer le professeur Challenger, scientifique fougueux et bouillonnant qui exècre par-dessus tout les journalistes. Ce dernier a fait beaucoup parler de lui ces derniers temps en affirmant avoir découvert, en plein cœur de l’Amazonie, un plateau perdu où l’évolution s’est arrêtée, il y’a des millions d’années et où vivraient encore des dinosaures. Pour prouver ses dires, il organise une expédition composée de membres éminents pour aller sur ce plateau merveilleux mais aussi très dangereux…    

Analyse critique :

(Attention SPOILERS)

Ah les dinosaures ! Ces formidables créatures disparues il y’a 65 millions d’années n’ont jamais cessé de nous fasciner nous humains. Elles se sont même fortement imprégnées dans la culture populaire. Evidemment, il est fascinant d’étudier ses animaux qui ont régné pendant des millions d’années, bien longtemps avant nous.  

Mais comment les dinosaures ont-ils pris une part si importante dans la culture populaire ? Notamment à travers plusieurs œuvres mettant en avant des histoires avec ces animaux. Et parmi ces œuvres, Le Monde Perdu rédigé par le très grand Sir Arthur Conan Doyle en 1912 est une pièce maîtresse.

La première découverte de dinosaure fut réalisée par Gidéon Mantell en 1819. Cela dit, à l’époque certains identifièrent les fossiles trouvés comme appartenant à des animaux contemporains. Ce n’est qu’en 1842 qu’apparaîtra le nom de « dinosaure ». Depuis, ces créatures mythiques n’ont cessé d’inspirer l’imagination des artistes et des génies. On peut par exemple évoquer le cas de Jules Vernes qui en 1864 en mettait dans son célèbre et monumental Voyage au Centre de la Terre (même s’il paraît plutôt s’agir de créatures du Paléozoïque).

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Et il est bon de citer Jules Vernes concernant Le Monde Perdu, car si Conan Doyle a un style totalement différent, son roman s’inscrit dans un certain mouvement romanesque qui se rapproche des grandes aventures de Jules Vernes.       

Sir Arthur Conan Doyle nous entraîne donc dans une expédition vers un plateau perdu en Amazonie sur lequel vivent encore des dinosaures. Evidemment nos héros vont donc devoir faire face à des dangers. Mais ils vont également découvrir que le plateau abrite d’autres humains, des amérindiens quasi-primitifs et des hommes-singes, chaînon manquant entre l’animal et l’humain.

Ce qui est intéressant avec Le Monde perdu, c‘est qu’il pose tous les codes et toutes les bases d’un genre qui va par la suite devenir très prolifique. Ainsi tout commence à Londres en plein cœur de la civilisation alors que nous attend un périple vers les contrées les plus reculés, les plus primitives, les plus mystérieuses et surtout les plus fantastiques. Bien évidemment, l’auteur sait nous immerger dans son univers et son aventure en finesse et de façon remarquablement dosée. A la lecture des lignes on s’émerveille de plus en plus.

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Au niveau des codes que j’évoquais plus haut, on retrouvera évidemment cette expédition rassemblant scientifiques de bureau et de terrain, aventuriers (notamment à travers le très charismatique Lord John Roxton) et le jeune journaliste modeste Ned Malone. Ce type de structure au niveau des personnages va beaucoup se retrouver par la suite.

Nous avons d’ailleurs une galerie de protagonistes très haute et en couleurs. Le professeur Challenger, le scientifique fougueux, colérique, un peu zinzin et brutal. Summerlee, autre scientifique plus posé et ne manquant pas d’humour qui est le rival de Challenger. Puis il y’a Lord John Roxton, le célèbre aventurier et chasseur viril et électrique qui représente la force du groupe. On finit avec le personnage de Ned Malone, le jeune reporter ambitieux et plein d’illusions. C’est le personnage duquel nous serons le plus proche puisqu’il est le narrateur de l’histoire.

D’ailleurs la narration du Monde Perdu est très intéressante, car on est censé lire les pages du journal de Malone qui décrit tout ce qu’il a vu. On aura même droit à des croquis griffonnés de la faune et de la flore du plateau qui semblent directement être signés de la main de Malone. Ce procédé est très astucieux car il rend crédible le tout et on a vraiment l’impression parfois de lire un récit authentique bien que l’on soit dans un registre flirtant énormément avec le fantastique. 

  

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L’écriture de Conan Doyle est également sublime et parvient littéralement à créer une véritable magie pour le lecteur immergé. 

Il y’a certains passages qui marquent les esprits, notamment le lac avec sa nué de ptérodactyles attaquants nos héros, la confrontation avec les hommes singes et puis l’attaque des deux géants carnivores (probablement des allosaures, selon Challenger) contre le camp indien.

Bien évidemment, la principale attraction, c’est les dinosaures. Il est intéressant de noter la façon dont les décrit Conan Doyle avec les critères et surtout le niveau d’avancée de recherches de l’époque. On sera cependant surpris de le voir parler des allosaures comme d’ « immenses crapauds bondissant ». Cela dit, les illustrations sont superbes et crédibles. Ensuite, on peut certes être très critique envers le réalisme de l’œuvre de Conan Doyle (notamment sur le fait que des espèces présentées ont en réalité vécu à des lieux et périodes différentes) mais l’auteur se montre aussi assez malin en identifiant pas toujours ses dinosaures (par exemple on ne sait jamais si le géant carnivore est un Allosaure comme le prétend Challenger, ou un Mégalosaure comme le prétend Summerlee). Cet aspect a son importance, car il pose plus de réalisme. On est loin des autres films ou romans dans lesquels, un paléontologue qui n’a vu que des fossiles, identifie sans problèmes une espèce vivante. De plus ici, comme il est dit, les deux scientifiques ont conscience qu’ils peuvent avoir affaire à des espèces inconnues via les fossiles. L’auteur sait donc également gérer ses lacunes à ce niveau là.

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Le rythme est aussi très bien soutenu et l’intrigue contient plusieurs rebondissements bien que sa structure soit en fin de compte assez linéaire.

Indéniablement, Sir Arthur Conan Doyle a réussi un coup de maître mais il a surtout posé les bases d’un nouveau genre.

Aujourd’hui, Le Monde Perdu fait partie de ces grands classiques de la littérature. Souvent imité, jamais égalé, il reste la référence du récit de dinosaures.

Un chef d’œuvre de Sir Arthur Conan Doyle        

      

 

Note : 18/20

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Commentaires
V
Pas lu, mais je suis certain qu'il traine quelque part dans notre bibliothèque. Très sympa en tout cas de lancer la thématique par des oeuvres littéraires, j'imagine que tu traiteras de Jurassik park à la fois pour les livres et les films (j'ai lu le premier tome). Je serai impitoyable sur jurassik world :D (ça me laisse le temps de préparer mon argumentaire !)
T
Je ne connaissais pas du tout ce roman de Conan Doyle qui a l'air vraiment intéressant (et effectivement le côté réaliste me semble pertinent!) mais tu me donnes envie de le découvrir !
V
à Oliver: C'est vrai mais dans Le Monde Perdu, il savent déjà ce qu'ils vont chercher. Voyage au Centre de la Terre, ils ignorent tout ce qu'ils vont découvrir . Puis au niveau des personnages c'est vraiment différent je trouve.
A
à vince : on retrouve tout de même cette thématique d'un univers inconnu et parallèle encore habité par des créatures primitives
A
d'ailleur, puisque tu cites Jules Verne ds ta chronique, je trouve aussi qu'il y a une filiation entre le monde perdu et voyage au centre de la terre
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