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17 octobre 2014

Scarface (1932)

 

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Catégorie : Cinéma

Genre : Thriller, Policier, Gangster

Année : 1932

Public : Tous Publics

Durée : 1H30

Nation : USA

Réalisateur : Howard Hawks

Acteurs : Paul Muni, Georges Raft, Henry Gordon, Ann Dvorak, Karen Morley

Synopsis : Chicago, au début des années 30, La prohibition a contribué à la montée du grand banditisme. La ville est désormais entre les mains des Caïds de gangs prêt à tout. Dans ce monde dangereux et corrompu, Tony Camonte, un homme de main sans foi ni loi, ne manque pas d’ambition et veut avant tout étancher sa soif de pouvoir. Pour cela il n’hésite à liquider Johnny Lovo son patron. Prenant comme slogan « The World is Yours » (Le Monde est à Vous), il devient un Caïd avide et impitoyable qui déclare la guerre à tous les autres gangs rivaux de la ville les liquidant les uns après les autres, bâtissant ainsi un véritable empire du crime.

Analyse critique :

(Attention SPOILERS !)

Dans L’histoire du cinéma il existe des chefs d’œuvres, mais il existe aussi des chefs d’œuvres couillus qui à une époque donnée ont osé. Indéniablement Scarface de Howard Hawks, réalisé en 1932, se range dans cette catégorie.

Ce film est tout simplement une bombe dans les règles de l’art. C’est le film qui a donné ses lettres de noblesse à un genre de film américain culte : Le Film de Gangster. Aussi représentatif des USA que le western. Scarface a tout simplement fait date dans l’histoire du cinéma et peut être largement considéré comme l’un des meilleurs films du genre.

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Pour comprendre ce film, mieux vaut d’abord le resituer dans son contexte. La période des années 20 30 aux USA est bien évidemment mythique, puisqu’il s’agit de la période de la prohibition interdisant la vente de boissons alcoolisées. Cette restriction va cependant se révéler une catastrophe puisqu’elle va clairement influencer et contribuer à la montée du grand banditisme en Amérique. New York et surtout Chicago entre autres, deviennent des paradis de Caïds. Mais Les Gangsters apparaissent dans les journaux comme les Cow Boys autres fois. Ils deviennent presque des héros mythologiques par leur crimes. Parmi eux il y’en a un qui devient une véritable star, cette homme c’est bien évidemment Al Capone. Al Capone « le roi des Gangsters », « L’empereur du Crime », « Le Vrai Maire de Chicago », mais aussi « Scarface » qui signifie « Le Balafré » en raison d’une profonde cicatrice sur le visage due à un coup de rasoir lors d’une bagarre.

Les Personnages comme Capone n’inspirent cependant pas que les journaux, mais également le cinéma. Le genre film de Gangster apparu d’abord avec le réalisateur Raoul Walsh. Parmi les pionniers on citera également le film culte de William Wellman, L’Ennemi Public. A son tour Howard Hawks creuse le filon et se décide d’aller plus loin.

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L’ambition du projet vient d’une union « sacrée » entre Howard Hawks et le richissime, excentrique constructeur d’avion et producteur Howard Hughes. Ce denier souhaite un film « aussi excitant, réaliste et horrible que possible ». Hawks a bien l’intention de relever le défi. Le tournage va cependant très rapidement se compliquer. En effet Hollywood refuse de prêter ses stars pour jouer dans un pareil film.

Mais Hughes et Hawks vont réussir à réunir une sacrée équipe. Pour le rôle titre du personnage de Tony Camonte (qui est clairement inspiré par Al Capone, que ce soit par son comportement ou son parcours), ils choisissent Paul Muni. Le reste du casting se compose de Georges Raft, Henry Gordon, Ann Dvorak et Karen Morley.

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On suit donc les traces de Tony Camonte, homme de main détruisant toutes les barrières qui lui barrent la route pour devenir Caïd. Une fois encore Scarface est donc très inspiré par la vie d’Al Capone.

Au niveau de la réalisation Hawks nous fait une remarquable démonstration de l’étendue de son talent. C’est bien simple le réalisateur établit tous les codes du genre et sa mise en scène influencera énormément le film noir.

Nombreuses scènes sont devenues cultes. La séquence d’ouverture par exemple, qui serait paraît-il inspirée d’une scène réelle, qui montre l’ombre du gangster sifflant et faisant sauter une pièce dans sa main avant de commettre un meurtre. Ce genre de séquence va se reproduire tout au long du film et va par la suite devenir indissociable du film de gangster. Devenant un gimmick avant de devenir un cliché dans le temps. On citera aussi la scène de la course poursuite en voiture dans les rues sombres de Chicago. La séquence la plus marquante reste cependant le final dans laquelle Tony Camonte, enfermé dans sa demeure, et rendu fou par la mort de sa sœur s’engage dans une terrible fusillade avec la police. 

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Autre point fort du film, son rythme effréné qui nous entraîne dans les fusillades et les courses poursuites en passant par les règlements de compte et les meurtres crapuleux.

Il faut également savoir que plusieurs séquences de fusillade furent tournées à balle réelles. Ainsi certains décors ont réellement été saccagés (d’ailleurs on voit à l’œil nu que c’est des impacts réels). Ceci est dû notamment aux exigences de Howard Hughes.

Le film se veut donc réaliste par son ambiance, son décor mais également dans sa description des gangsters. Ici point de code d’honneur comme on peut en voir dans les films plus récents. Ici les gangsters n’ont aucun scrupules et tuer à tort et travers.

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Le personnage de Tony Camonte (une fois encore quasi calqué sur Al Capone) se révèle être un homme sans foi ni loi, obsédé uniquement par le crime, l’argent, la violence, le pouvoir et sa sœur ! C’est d’ailleurs l’un des points intéressant du film. En effet le personnage de Tony déteste qu’on touche à sa sœur. On pourrait y voir comme un côté « grand frère corse » mais en réalité le film va beaucoup plus loin que ça. Camonte semble clairement être amoureux de sa sœur et avoir une relation incestueuse avec elle. On le voit d’ailleurs abattre de rage son ami de toujours Guino Rinaldo quand il a une relation avec Cesca Camonte. Pour cette relation incestueuse, Hawks a déclaré vouloir réaliser une adaptation des Borgia à Chicago. Malheureusement cet inceste ne sera pas beaucoup développé (pour ne pas dire pas du tout) dans le film en raison de la censure en place sur laquelle nous reviendrons.

Camonte apparaît également comme un vrai psychotique capable de crises de violences notamment sur la fin. Paul Muni interprète d’ailleurs de façon incroyable le personnage. On peut dire qu’il trouve là le rôle de sa vie. Indéniablement il est Tony Camonte.

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A noter aussi que dans le casting, je ne l’ai pas précisé mais il y’a également Boris Karloff qui a un petit rôle.

 Une fois encore Scarface se veut sombre et réaliste mais également plein d’humour noir. Cet humour noir qui rend le film encore plus féroce !

Bien évidemment Scarface est un film polémique. A l’époque William H. Hays créateur du code Hays fera modifier plusieurs séquences du film et en fera également ajouter. C’est d’ailleurs probablement à lui qu’on doit les cartons au début du film qui avertissent que les studios ne soutiennent pas le banditisme mais le dénonce. Malgré tout dans ce Duel, c’est Hughes qui gagnera. En effet Scarfacesortira dans une version non approuvée par le Hays Office.

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Il faut savoir qu’une autre fin alternative fut également tournée. Elle montre le personnage de Camonte arrêté par la police, jugé et pendu. Cette fin censée faire plaisir à la censure ne sera pas non plus approuvée. Par ailleurs, Paul Muni s’était fait doubler car il ne voulait pas y participer puisque l’acteur était en désaccord avec la censure de l’époque. Cette fin alternative n’étant pas acceptée, Hawks conservera la fin qu’il voulait dans laquelle Camonte est tué sous les balles de la police.  

A sa sortie en salles, le film va déclencher un véritable scandale. Il sera accusé de faire l’apologie du banditisme et on lui reprochera sa violence. Cela n’empêchera pas Scarface de fait un tabac et d’être un énorme succès.  

Cependant le film contribuera malgré lui, à la mise en application du Code Hays, sur la restriction de la violence dans les films américains, en 1934.

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Entre 1947 et 1980, Scarface sera quasiment invisible aux USA à part dans des séances clandestines, lui donnant ainsi un passeport de film underground et renforçant son statut de film de légende.

Autant dire que Scarface a eu une influence énorme sur le cinéma. Brian De Palma en a d’ailleurs fait un remake en 1983 avec Al Pacino dans le rôle titre. Scarface traite en réalité de l’histoire d’un homme détruit par sa propre ambition.  

Un film couillu et une véritable bombe cinématographique. Bref Un Putain de film culte !           

 

Note: 19/20

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Commentaires
J
J'arrive au bon moment ^^ Une vraie petite merveille, que j'ai revu en VO depuis, en attendant l'achat du dvd (la VF est d'ailleurs excellente). Clairement, un incontournable. Seul le noir et blanc a un peu vieilli, pour le reste, il n'a rien perdu de son efficacité ou de son divertissement. Virtuose et particulièrement intense, il a tous les arguments pour supplanter son remake (c'est d'ailleurs amusant, en sortant aujourd'hui, j'ai aperçu dans la rue un T-shirt à l'effigie de Tony Montana; le culte n'a rien perdu ^^).
A
un grand classique du cinéma: je me demande si je ne le préfère pas encore à la version avec Al Pacino
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