L'Île Noire
Catégorie : Bande dessinée
Genre : Aventure
Année : 1938 (noir et blanc) 1943 (couleur)
Nombre de pages : 62
Nation : Belgique
Auteur : Hergé
Synopsis : Après avoir été blessé par les pilotes d’un avion en détresse non immatriculé, Tintin se rend en Angleterre pour retrouver ses mystérieux agresseurs. Il va alors découvrir la piste d’une bande organisée et dangereuse de faux monnayeurs. Mais sa quête va le mener vers l’Ecosse hantée par la légende de l’Île Noire. Un lieu maudit où tous ceux qui s’y sont aventurés ne sont jamais revenus.
Analyse critique :
(Attention SPOILERS)
Aujourd’hui pour continuer notre cycle Tintin, je vous propose d’aborder L’Île Noire. Un album culte écrit et dessiné en 1938. Le mythe Tintin s’agrandit et Hergé amène son personnage vers de nouveaux horizons.
Finies les directions éloignées dans les pays exotiques, pour cet album, l’auteur choisit de situer l’action en Europe occidentale et plus précisément en Angleterre. On aura cependant une touche d’exotisme concernant la partie qui se déroule en Ecosse.
Ici donc, Tintin, suite à une agression, se retrouve sur la piste de faux monnayeurs.
A ce niveau là, L’Île noire est assez attachée au contexte de l’époque. En effet, le trafic de fausse monnaie était très en vogue à l’époque. Cela dit, alors que les deux précédents albums : Le Lotus Bleu et L’Oreille Cassée étaient fortement marqués par le contexte politique et posaient vraiment un débat de fond, avec L’Île Noire, Hergé propose clairement un album plus léger. On oublie ici le contenu politique, philosophique ou analytique pour se concentrer avant tout sur l’aventure.
Une belle aventure qui mélange habilement grand banditisme et épouvante mystique. Concernant L’Île Noire et ses ruines du château de Ben More, Hergé se serait inspiré du vieux château de l’Île d’Yveu.
Ici, l’auteur donne également son point de vue sur les légendes et le mysticisme.
Ensuite, L’Île Noire est un album très bien rythmé ou tout démarre très rapidement sans qu’il n’y ait plus de temps mort jusqu’à la fin de l’album.
On a également une belle galerie de personnages.
On retrouvera Dupond et Dupont, toujours en train de poursuivre Tintin pour un crime qu’il n’a pas commis.
Mais nous découvrirons également de nouveaux protagonistes, notamment parmi les méchants.
C’est en effet dans cet album que le Docteur Müller fait son apparition. D’emblée il s’impose comme un adversaire redoutable et impitoyable pour Tintin.
Mais on verra aussi apparaître un nouveau personnage animal à travers Ranko, un gorille de l’Île Noire que les bandits utilisent pour effrayer les curieux. Il est la bête de l’Île Noire et il pourrait bien être inspiré du célèbre King Kong apparu sur les écrans en 1933. King Kong et Ranko sont tous deux des gorilles vivant sur une Île étrange et ayant une aura mystique. Mais ici, on pourrait dire que le mythe de King Kong est tourné en dérision.
Au niveau graphique, L’Île Noire est très bien travaillé, notamment sur l’esthétique. On n’oubliera pas Tintin, mythique dans son kilt écossais et avec son béret à pompon rouge. De même que les ruines sombres de l’Île Noire.
L’album sera colorisé en 1943 et les dessins seront tous refaits, donnant plus de puissance graphique à l’œuvre.
Un nouvel album très sympathique et riche en aventure, au détriment du fond qui reste très léger. Visiblement, Hergé a dédié L’Île Noire au jeune public et a, avant tout, cherché à faire une aventure simple et efficace
Note : 15/20