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7 octobre 2015

Sandrine

 

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Catégorie : Spectacle

Genre : Humour

Année : 2009

Public : Tous Publics

Durée : 1H16

Nation : France

Mise en Scène: Dieudonné M’Bala M’Bala

Interprète : Dieudonné M’Bala M’Bala

Sujet : Sandrine et Patrick Boulard sont séparés depuis plusieurs années. Cependant, Patrick n’a toujours pas digéré cette rupture, sombrant dans l’alcoolémie et la dépression. Un soir, il pénètre de force chez sa femme et a une dispute violente avec elle. Sandrine porte donc plainte contre son ancien mari. Le procès commence.

Analyse critique :

(Attention SPOILERS!)

Continuation de notre cycle dédié à Dieudonné. Nous sommes donc désormais en 2009, un an après le spectacle J’ai fait L’Con. Ce dernier one man show particulièrement piquant, marquait une nouvelle ère artistique pour le comique, mais avait surtout été au cœur de terribles polémiques. Dieudo le reconnaît lui-même dans ce nouveau spectacle : « j’ai été taquin ».

Le scandale est allé très loin, si bien que l’artiste est désormais blacklisté des salles de spectacles et des zéniths. Dieudo en a bien conscience, il y ‘est allé très fort, c’est pourquoi visiblement, il semble vouloir calmer le jeu avec ce nouveau one man show intitulé « Sandrine ».

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Le titre et l’affiche parlent d’eux-mêmes et on comprend bien vite que ce nouveau spectacle s’inscrira dans un registre plus léger que le précédent. Mais avec Sandrine, Dieudonné affirme avoir voulu avant tout retrouver le ton d’un des plus grands succès de sa carrière qui était Le Divorce de Patrick. Effectivement, le fan attentif aura constaté que dans ce spectacle qui date de 2003, Sandrine était le prénom de la femme à Patrick. Dieudo reprend donc ici les mêmes personnages, qui ont évolué au cours des années. Sandrine peut donc se voir comme une suite du Divorce de Patrick.

Ce nouveau show est donc enregistré au Théâtre de la Main d’Or.

Pour introduire le spectacle l’humoriste ne renie cependant pas un trait d’humour noir. Jouant sur les polémiques qui l’entourent, Dieudo fait débuter le spectacle par un discours d’Hitler qu’il détourne via la traduction pour demander aux gens d’éteindre leurs portables.

  

2

 

L’artiste revient ensuite sur les dernières polémiques déclarant avoir voulu calmer le jeu tout en tirant des conclusions sur le niveau de l’humour en France à l’heure actuelle.     

Le spectacle commence ensuite vraiment avec le sketch « Juge » introduisant l’affaire « Boulard contre Boulard » à savoir la plainte de Sandrine Boulard déposé contre son ex mari Patrick Boulard qui est entré chez elle par effraction et l’aurait agressé. Dieudo interprète alors une juge. Il se moque ici du côté « je m’en foutiste » de la justice, de la jouissance qu’éprouvent certains juges à exercer leur pouvoir sur les autres mais aussi un peu de la partialité de certaines juges face à ce genre de cas juridiques.

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Vient ensuite « Patrick », sketch assez mythique puisque Dieudo replonge dans un personnage qui date de près de six ans. Ici, c’est le mari divorcé et dépressif qui est caricaturé, mais également le macho ivre et violent. On peut le dire et on le découvrira tout au long du spectacle, Patrick est une belle raclure !

C’est d’ailleurs ce qu’insinue Maître Verdier qui donne son nom au sketch suivant. Ce dernier est l’avocat  de Sandrine et l’humoriste interprète donc sa plaidoirie.

C’est de là que ressort une vieille affaire de « Délit de Fuite ». En effet il y’a des années, Patrick qui était au volant accompagné de Sandrine, s’était enfuit après avoir renversé un cycliste. Le sketch revient sur l’évènement. Humour noir et trash garanti !

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Puis vient ensuite « Maître Ékébé » qui est l’avocat de Patrick. Comme son nom l’indique Maître Ékébé est d’origine africaine et là encore l’humoriste montre son talent à imiter l’accent de l’Afrique noire. La plaidoirie d’Ékébé est donc hilarante.

Mais bien vite ce procès déchaîne les passions. Dans le sketch suivant le représentant du MIF (Mouvement contre l’Impérialisme Féminin) se voit obligé de réagir. Pour ce représentant, la femme est une race à part, et la féminité un puissant lobby politique. On a aussi les réactions d’un chinois, d’un arabe et d’un noir. Dans ce sketch l’humoriste se moque évidemment du machisme de certains milieux, mais au final et surtout de la lutte qu’on essaie de créer entre l’homme et la femme comme s’il s’agissait de deux espèces différentes.

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Un débat qui est d’ailleurs très alimenté par les médias comme va nous le montrer le sketch suivant « le Journaliste ». Là encore on peut retrouver le personnage mythique du reporter déjà apparu dans Cocorico ! en 2002. Cela dit, si le ton est le même, le sketch est différent, mais une fois encore la presse télévisée en prend plein la gueule. Le sketch est d’ailleurs assez horrible par moment tant il montre l’exploitation du malheur des autres par le journalisme.

Puis retour sur le personnage de Patrick qui nous chante la chanson qu’il a lui-même composé « Sandriiine ».

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Avec « Bradley », Dieudonné revient sur la question que son fils lui a posé : « Comment ça marche une bonne femme ». Là encore c’est un moment assez hilarant où Dieudo pour expliquer le tout à son fils prend la voix « du mec qui doublait tous les noirs dans les années 70 ». Il tente plus ou moins bien d’initier son fils à la drague et aux rapports hommes/femmes.

Comme dans le précédent spectacle, il conclut avec la Chanson mélancolique « Palestine ».

Sandrine est donc une fois encore l’un des spectacles les plus softs de l’humoriste. Il n’y a rien de réellement piquant et c’est franchement inoffensif. Surprenant de la part de l’humoriste ? Et pourtant la qualité est là, et clairement, Dieudonné signe ici un excellent one man show.

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On retrouve plus ou moins le côté des anciens spectacles avec un fil conducteur qui relie tous les sketchs, c’est même encore plus frappant ici. On retrouve certes un peu le ton du Divorce de Patrick, mais ne l’oublions pas, il s’est écoulé six ans et Dieudo a évolué. Le tout est donc revu avec le nouveau talent de l’humoriste. Au niveau de l’écriture c’est une fois encore bluffant on est à la fois hilare et épaté devant les dialogues.

Quant à la performance d’acteur, là encore rien à dire, c’est même encore mieux que dans tous les spectacles précédents, Dieudo atteint ici la quintessence de son art.

La mise en scène est également superbe.

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Bref c’est une fois encore une totale réussite d’autant plus notable qu’elle est dans un registre léger.

Et pourtant, ça n’empêcha pas quelques médias de dénoncer un « show antisémite et raciste incitant à la haine ». Pour le coup, il n’y a aucune blague sur les juifs, il n’est même jamais question de juif dans le spectacle. Quant au racisme idem, à part des caricatures, rien incitant à la haine. Certains iront même jusqu’à prétendre que l’affiche était en fait la représentation des palestiniens qui bouffaient les pissenlits par la racine (il s’agit d’une pâquerette mais bon c’est pas grave) ce qui sous entendait qu’Israël massacrait les palestiniens et que tous les juifs étaient des assassins…. Dans les annales de la connerie, le journaliste qui a écrit cela figure sans conteste sur le podium. En réalité cette affiche montrant Dieudonné avec une pâquerette est sans aucun doute une référence à l’affiche du Divorce de Patrick auquel ce spectacle fait écho. 

  

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Cela démontre donc deux choses : premièrement, la grande majorité des journalistes critiquant l’artiste ne prend même pas la peine de regarder les spectacles, deuxièmement, quoique fasse Dieudonné, il sera toujours accusé de faire de la xénophobie et de la discrimination même si c’est totalement hors sujet. Je me suis d’ailleurs toujours demandé dans quelle mesure Sandrine n’était pas un test pour démontrer la malhonnêteté et le manque de crédibilité des médias.  

Cela dit, soyons clair, très peu de médias parleront de Sandrine, ces derniers étant déjà tombé dans le piège tendu par Dieudo avec J’ai Fait L’Con décident de ne plus parler de l’humoriste pour le faire oublier et disparaître.

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La tournée de Sandrine se fera d’ailleurs dans son bus « le théâtre Rosa Parks », qui sera notamment encerclé par les forces de l’ordre à Lille.                              

Sandrine s’impose donc comme une nouvelle réussite pour l’artiste. Le spectacle est l’un de ses plus softs mais il n’en reste pas moins d’une très grande qualité.

     

                              

                                  

Note : 17/20

Note Quenellière : Quenelle de 14

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