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15 mai 2015

El Topo

 

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Catégorie : Cinéma

Genre : Western, Western Initiatique, Western Mystique

Année : 1970

Public : Interdit aux moins de 16 ans

Durée : 2H00

Nation : Mexique

Réalisateur : Alejandro Jodorowsky

Acteurs : Alejandro Jodorowsky, Brontis Jodorowsky, Mara Lorenzio, David Silva, Paula Romo, Jacqueline Luis.

Synopsis : Dans l’Ouest américano-mexicain, El Topo un pistolero énigmatique sillonne des territoires dangereux avec son jeune fils. Devant faire face à des bandits, il libère également Mara, une jeune femme, des griffes d’un colonel sanguinaire. Il s’éprend ensuite de cette dernière et part avec elle dans le désert en abandonnant son fils. Cependant, Mara est corruptrice et n’accordera son amour à El Topo que s’il défie et tuent les quatre maîtres du désert, quatre pistoleros réputés invincibles.  

 

Analyse critique :

(Attention SPOILERS !)

Nous continuons donc notre cycle Panique avec un autre film réalisé par Alejandro Jodorowsky en 1970 : El Topo. Alejandro Jodorowsky connaît le cinéma, puisqu’en 1967 il a déjà réalisé un premier long métrage Fando et Lis. Un chef d’œuvre tourné au Mexique qui déclencha un scandale à sa sortie et valut au réalisateur une très mauvaise réputation. Après cette terrible expérience, Jodo semblait vouloir se détourner quelque peu du cinéma. Mais le septième art reste une expression qui le fascine. Au début des années 70, il décide de réaliser un nouveau film, là encore au Mexique. Le but est clair pour Jodo : c’est un film fait pour lui et qui ne se vendra donc probablement pas. Le réalisateur a alors l’intention de faire ce que bon lui semble.

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El Topo raconte donc l’histoire d’un pistolero qui à travers son voyage dans le désert va réaliser une vraie quête initiatique.

Au niveau des influences, El Topo semble inspiré par l’ambiance des westerns spaghettis, notamment ceux de Sergio Leone. On retrouve également une influence totalement surréaliste qui colle quelque peu avec le cinéma de Buñuel. Cependant, si Jodo sait se servir des influences, il sait aussi puiser dans son imagination fertile pour créer un univers à part.

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Son but avec ce film est exactement le même que dans sa propre vie, à savoir mener une quête initiatique pour trouver sa conscience. « Tout mon cinéma n’est que la recherche de la conscience » déclare d’ailleurs l’artiste. El Topo est donc un film purement initiatique qui est justement jusqu’auboutiste dans sa logique. Il s’agit pour le réalisateur de faire entrer le spectateur dans un véritable trip. L’influence de la religion se ressent également sur le film.

El Topo se divise assez clairement en deux parties distinctes. Certains ont même comparé sa structure au Nouveau Testament (ce qui rejoint en fait l’influence de la religion). J’aborderai donc distinctement ces deux chapitres. Pour certains points de ma chronique, je précise que je me référerais aux excellentes analyses de Fréderic Aranzueque-Arrieta qui a beaucoup étudié le cinéma de Jodorowsky et les symboliques qui l’entourent. 

  

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Partie 1 :

El Topo, un pistolero erre dans le désert avec son jeune fils. Il arrive dans une ville fantôme où toute la population a été massacrée. Il rencontre ensuite trois bandits qui ont pris part au carnage et leur fait avouer le nom de leur chef avant de les abattre. Le responsable du massacre est un colonel grotesque et sanguinaire qui a envahi une mission de moines franciscains. El Topo le défie en duel et le bat, libérant ainsi sa prisonnière une jeune femme qu’il baptise Mara. Pour elle, il abandonne son fils et s’en va dans le désert. Mais pour gagner l’amour de Mara, El Topo doit affronter et tuer les quatre maîtres du désert, des pistoleros réputés invincibles. Pour parvenir à ses fins, il n’hésitera pas à tricher et à user de fourberies notoires. Cependant cela va le mener au fond de sa conscience et il sera trahi par Mara.

Cette première partie est probablement la plus « westerno-mystique » (ne faites pas attention, je viens d’inventer ce terme) du film. On peut ressentir un peu la même ambiance et la même tonalité fantastique qu’on trouvait dans Le Bon, La Brute et le Truand de Sergio Leone (auquel Jodo fait parfois ouvertement référence). Mais ici, l’artiste mise clairement sur une mise en scène panique.

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Le surréalisme se retrouve alors ici. Un surréalisme parfois même assez dalinien. C’est ce mélange de mystique, de surréalisme et de western qui fait d’El Topo un film vraiment unique. C’est d’ailleurs le premier et l’un des rares westerns mystiques de l’histoire. La mise en scène est extrêmement travaillée et quasi rituelle. En effet, chaque scène s’apparente à un véritable processus rituel bourré de symboliques et où chaque image et chaque position est travaillée. Il est d’ailleurs vain d’extraire quelques scènes tant chaque séquence est un véritable éblouissement visuel. Une fois encore le surréalisme domine et Jodorowsky nous pond des images absolument incroyables qui ont parfois des allures cauchemardesques. A partir de là, El Topo ne s’envisage plus comme un film mais comme un véritable trip. Le film regorge également d’ingéniosités visuelles qui établissent clairement Jodo comme un grand cinéaste. Mais plus que cela, c’est l’imagerie du film qui marque avant tout. Une fois encore, on a parfois l’impression d’être dans une peinture surréaliste.

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Pour rester sur l’aspect western, on peut déjà parler des scènes de duel. La ritualisation des duels pouvait déjà se voir dans les westerns spaghettis, mais ici c’est poussé totalement à l’extrême. Le duel ressemble à une véritable cérémonie, un véritable culte de la violence. Et cela vaut pour tout le film. Car l’un des partis prix esthétiques d’El Topo reste la violence qui est magnifiée par des tas d’effets. Ainsi dans l’univers du western, on se souvenait de La Horde Sauvage et de ses giclées de sang. Ici Jodo procède de même dans une tendance surréaliste. De ce fait, les flots de sang sont des cascades. Il ne s’agit pas d’ailleurs de rendre la violence esthétique de façon gratuite. Non ! Dans El Topo la violence remplit une fonction essentielle, elle est même un code narratif et elle est surtout symbolique. En réalité la violence du Topo fait partie de son voyage initiatique. On se souvient de la phrase de la mère du second maître du désert qui dit au Topo : « Tu tombes, tu es en train de tomber. Plus ta chute sera profonde, plus haut tu t’élèveras ». Ainsi la violence devient une sorte de passage obligatoire dans la quête initiatique du pistolero. Ce n’est qu’en la poussant jusqu’à l’extrême, en s’y donnant de tout son corps qu’il pourra la comprendre totalement et ainsi s’en débarrasser. Le personnage va donc s’enfoncer dans les ténèbres à tel point que le mal émane de lui comme le montre la scène des lapins qui meurent à sa seule approche. El Topo a donc un débat fascinant. Chaque duel contre un maître rapproche le personnage de la réalité. Au final c’est le dernier maître qui parvient à lui faire tout réaliser. Ce maître a renoncé à tout, même à son revolver et aussi à la vie, ce qui le rend invincible.

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Tout au long de ce chemin initiatique on note des références religieuses. Comme je l’ai dit plus haut, El Topo réutilise une structure propre au Nouveau Testament et tout comme lui, son premier chapitre met en scène la dégénérescence et la violence de l’être humain. On note également que le Topo, qui est capable d’accomplir des miracles, meurt dans une position qui rappelle celle du Christ. Mais surtout ce chemin initiatique et la ritualisation qui l’accompagne renvoie au bouddhisme qui fascinait particulièrement Jodorowsky. D’ailleurs le dernier maître qui est le plus puissant des quatre, a renoncé à tout, un peu comme dans la tradition bouddhiste. Il a renoncé à la vie, donc comment la lui prendre ? Il a ainsi atteint l’absolu. On peut également noter que le périple du Topo qui part au fin fond du désert pour y découvrir une révélation rappelle également le parcours du prophète Mahomet.

Dans sa culture religieuse, El Topo est réellement fascinant.

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Sa vision de la femme est également intéressante. Elle est d’ailleurs très peu reluisante dans cette première partie, puisque la femme est une corruptrice qui, après avoir profité de son amant et l’avoir mené à sa perte, le trahit et le laisse pour mort. Par ailleurs, elle part avec une autre femme mystérieuse (avec une voix d’homme) qui semble apparaître comme un démon tentateur.

Cette première partie est donc une réussite totale sur le parcours d’un homme s’enfonçant délibérément dans la violence et les ténèbres. Cependant il finit par prendre conscience de la destruction qu’il a engendrée autour de lui mais également de sa propre destruction.                  

 

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 Partie 2 :

El Topo se réveille des années plus tard dans une grotte. Il est devenu une sorte d’idole pour une communauté de parias. Il va alors les aider à sortir de leurs cavernes pour rejoindre la ville et tenter de survivre. Mais les gens de la ville ne sont pas prêts à les accepter.

Nous en arrivons à la seconde partie d’El Topo qui tranche avec la première. Ici notre tueur à gages sans état d’âmes va se transformer en véritable messie défenseur d’une communauté de parias.

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Le style visuel est toujours aussi époustouflant. On change cependant de décors et donc d’esthétique nous renvoyant plus aux villes de westerns, alors que nous étions jusqu’alors dans des territoires sauvages. La mise en scène de cette partie est également très travaillée. Elle est un peu moins rituelle que dans le premier axe, mais nettement plus théâtrale. Et d’ailleurs Jodo met à profit toute son expérience que lui a offerte le théâtre.

La violence est également toujours présente, mais elle sert ici un aspect critique car elle se retrouve chez les gens de la ville et sert donc à exprimer à l’écran la barbarie des sociétés dites civilisées. Mais elle se retrouvera également vers la fin comme une sorte de châtiment divin.

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Cette seconde partie du film représente donc le second chapitre du Nouveau Testament. Ici le Topo est devenu un messie qui fait le bien. L’aspect religieux est donc toujours là, mais il est ici plus exprimé à travers le bouddhisme (déjà quelque peu présent dans le premier axe). En effet lors de son retour à la vie, notre personnage a une position qui rappelle clairement celle de Bouddha. Par la suite il se rase la barbe et le crâne devenant chauve tel un moine tibétain. Il en adopte d’ailleurs la philosophie en décidant de se détacher de tout sentiment matérialiste. Par exemple lorsqu’il creuse, qu’il se blesse avec les explosifs et qu’il déclare « la douleur, c’est le corps qui la ressent, pas moi ». On est bien ici dans la tradition bouddhiste comme l’était le dernier maître du désert dans la première partie. D’ailleurs tout comme lui, El Topo est parvenu à la perfection et il est désormais, immortel comme on le voit à la fin puisque les balles des habitants de la ville traversent son corps sans même pouvoir le blesser. Mais là où le bouddhisme transparaît énormément, c’est dans la toute dernière scène où El Topo s’immole dans la rue dans une position bouddhiste. Cette scène marquante fait probablement référence à un fait divers qui avait beaucoup marqué à l’époque : l’immolation d’un moine bouddhiste devant l’ambassade des Etats Unis pendant la guerre du Vietnam.

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Mais l’aspect religieux est une fois encore entretenu à travers Le Nouveau Testament et notamment le chapitre de « l’Apocalypse selon Saint Jean ». La scène finale y fait référence, mais rappelle également la main de Dieu massacrant Sodome et Gomorrhe.

El Topo est donc une fois encore fascinant, mais au-delà de l’aspect religieux, on note aussi une critique des Etats Unis qu’on ne trouvait pas dans la première partie. Ici Jodo nous dresse un constat sur une société moderne corrompue, dépravée et intolérante. Une Amérique qui est bâtie sur la violence, ce qui fausse tous les idéaux.

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On remarque également beaucoup de symboliques, j’en ai déjà évoqué mais il y’a un jeu assez marrant avec l’œil illuminati. On a cru souvent le trouver dissimulé dans le cinéma de Stanley Kubrick par exemple, or ici il apparaît ouvertement à tous les coins de la ville, ce qui est assez marrant. D’ailleurs en parlant du cinéma de Kubrick, j’ai presque envie de comparer El Topo à L’Orange Mécanique sorti dans la même période. Ce sont quelque part deux films sur la violence et dans lequel le héros va suivre une évolution qui va de la violence pure vers la non-violence, avant que tout finisse dans le désespoir. Certes les deux œuvres sont très différentes, mais je trouve que les deux débats présentent des analogies.

Car El Topo c’est avant tout le parcours initiatique d’un homme. Dans cette deuxième partie, le pistolero renonce totalement à la violence et décide de mettre ses talents au service d’une communauté rejetée. Il va également trouver l’amour. 

       

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Cette seconde partie vient donc parfaitement compléter la première. A travers ces deux axes, le film aborde des thématiques fascinantes.

Il peut aussi compter sur son casting dans lequel on retrouve Alejandro Jodorowsky en tête de liste. Il tient le rôle principal, probablement parce qu’il connaît le personnage mieux que personne mais aussi sans doute faute de moyens pour engager une star. La prestation de Jodorowsky est tout simplement incroyable. Il est totalement impliqué dans son rôle et s’y donne à fond. Il ne craint pas d’aller très loin notamment dans les crises de désespoir du personnage. Il joue remarquablement bien sur ses dialogues et sa voix qui a toujours été envoûtante, mais aussi sur le mime (dans le sens théâtral du terme). Bref ce n’est plus une prestation, c’est une véritable performance et même une performance réellement panique fidèle aux principes de la Trinité Sacrée.  Le meilleur rôle de toute la carrière de Jodo et de loin !

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Le reste du casting est plus anecdotique mais on retrouve Brontis Jodorowsky, le fils d’Alejandro, enfant à l’époque et qui trouve là le premier rôle de sa carrière.

Mara Lorenzio est également très convaincante dans le rôle de cette compagne félonne et destructrice.

Le casting se compose aussi d’énormément de « freaks », c'est-à-dire d’acteurs ayant des malformations génétiques ou des membres en moins. Jodo ne s’en ait jamais caché, il est fan du cinéma de Tod Browning et notamment de son Freaks : La Monstrueuse Parade, d’où l’hommage rendu. Mais plus qu’un hommage, c’est une véritable valeur symbolique et esthétique dans le cinéma de Jodorowsky. Les « freaks » représentent ici la pureté et la bienveillance face à la dépravation et à la malveillance des gens civilisés dits « normaux ». Cette tendance se retrouvera souvent dans son cinéma.

    

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Concernant la musique, El Topo propose quelques compositions signées par Jodorowsky lui-même (décidemment il a eu toutes les casquettes) mais également par un certain Nacho Méndez et un groupe nommé Shades of Joy. La BO oscille entre musique typique du western aventure et sons totalement expérimentaux. Un peu comme dans Viva La Muerte de Fernando Arrabal, la musique revêt un côté symbolique, mais peut être plus abstrait et plus spirituel ici. Mais également moins politique ou direct.

Jodo réussit donc un film incroyable à la mise en scène rituelle ultra travaillée, et dont la violence surréaliste rappelle celle du film de son ami Arrabal : Viva La Muerte.

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El Topo est donc un film initiatique qui dépasse la notion de cinéma. C’est un vrai trip proposé au spectateur. Clairement ce film fait l’effet d’une drogue. Mais ces effets ne sont pas gratuits, car ici le cinéaste nous amène à vivre le parcours initiatique de son personnage. L’histoire est dans le fond assez simple et basique. Jodo la définit lui-même « C’est l’histoire d’un homme qui assume parfaitement sa violence et qui finit par devenir un saint ». Mais c’est la façon dont on nous raconte cette histoire et aussi la façon dont elle est mise en scène qui change tout. Jodo sort des clichés et des poncifs du genre, il se réfère à la religion aussi bien chrétienne, musulmane que bouddhiste pour exprimer son message et ne manque pas non plus de dresser quelques critiques de la société. Mais ce qui frappe plus que tout dans El Topo, c’est sa sincérité.

La sortie du film est également une histoire passionnante. Une fois son œuvre achevée, Jodo chercha à la vendre. Au Mexique, vu l’esprit des studios dominés par des vieux producteurs puritains qui avaient lynché Fando et Lis, il n’a pas beaucoup de chance. Il décide alors d’aller vendre son film aux USA, qui quelque part est le public visé et aussi la terre mère du genre du film : le western.

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Jodo va proposer son film à plusieurs distributeurs, mais aucun n’en voudra. Certains trouvaient pourtant le film purement génial (ce qu’il est) mais aucun ne savait comment vendre ce type de films ou comment le distribuer. Sous quelle étiquette ? Western ? Fantastique ? Horreur ? Erotique ? Rien à faire, ce film était trop chtarbé et trop déconnecté des réalités pour être vendu. Il finit par échouer dans un musée de cinéma où il était destiné à rester comme une pièce mystérieuse. Jodo s’en moquait, il l’avait dit, il avait avant tout fait le film pour lui. El Topo aurait alors pu croupir à jamais sous la poussière, oublié de tous s’il n’y avait pas eu un certain Ben Barenholtz. Ce dernier fut fasciné par le film de Jodo et décida de l’acheter pour le diffuser dans son Elgin Theatre qu’il avait monté en 1968. Mais le même problème se posait, comment le distribuer ? Barenholtz eu l’idée géniale (qui au départ était un peu anodine) de le diffuser en séance de minuit (horaire généralement réservé aux pornos). Cela va créer une véritable ambiance autour du film. Les séances de minuit sont fréquentées par des marginaux parfois drogués. Bien vite le film va surprendre les quelques spectateurs aventureux qui le découvrent. Le bouche à oreille va se faire et de plus en plus de monde va venir aux séances de minuits programmant El Topo. Quelques articles commencent à apparaître dans les journaux, puis bien vite cela devient un phénomène.

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Les gens se ruent en masse pour venir voir ce film tellement hors normes, qu’on le diffuse à minuit. L’ambiance est incroyable, la salle est recouverte d’un épais nuage de fumée de marijuana et de marginaux hippies ou déguisés en personnages de grands classiques du vieil Hollywood. Ce cadre totalement underground va être un tremplin pour El Topo qui va cartonner. Il va même devenir le prophète d’un nouveau type de cinéma : le Midnight Movie. Soit le cinéma de minuit. Ce type de cinéma qui permet la distribution de films totalement hors normes et trop underground pour passer par les circuits classiques. El Topo devient alors un vrai phénomène et reçoit même des critiques élogieuses. Un critique du New York Times le décrit même comme « le plus grand film jamais fait ». El Topo est un gros succès underground. Les séances le projetant attirent les plus grands artistes tels que Dennis Hopper, qui adorera le film et le décriera comme un chef d’œuvre. Mais également John Lennon et Yoko Ono qui seront conquis. Le célèbre membre des Beatles en fera même son film préféré.

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La richesse artistique et symbolique d’El Topo est incontestable, mais il ne faut également pas perdre de vue le contexte. En effet, ce qui s’est passé avec ce second film de Jodorowsky montre à quel point le contexte et le climat pour voir un film sont importants. En l’occurrence c’est cette ambiance déjantée et underground de la séance de minuit qui a largement contribué au succès du film. On en a malheureusement eu la preuve peu de temps après sa sortie. En effet, comme je l’ai évoqué plus haut, John Lennon fut tellement fasciné par El Topo qu’il décréta qu’un tel chef d’œuvre méritait mieux que l’Elgin Theatre et la séance de minuit. Il joua de son influence pour faire diffuser El Topo dans un grand cinéma new yorkais à des heures de pointe. Une très mauvaise idée. Par ce nouveau mode de distribution, El Topo fut un échec total. Preuve que le contexte joue beaucoup. Ce qui est d’ailleurs également tragique, c’est qu’après ce flop, Barenholtz ne pourra même pas récupérer le film pour continuer à le diffuser dans son cinéma. Mais El Topo était entré dans la légende et avait créé le phénomène Midnight Movie.

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Ce concept sera également repris en France à partir de 1975 et El Topo y obtiendra un grand succès. Il ressortit d’ailleurs en France en 2006 pour être invité au Festival de Cannes et obtient là encore du succès.

El Topo est donc une œuvre symbolique et charnière. C’est un chef d’œuvre surréaliste, underground et totalement panique.

Ce film aura une grande importance et une énorme influence sur le cinéma. Il permit de repousser les limites de la créativité cinématographique.

El Topo est donc un pur chef d’œuvre et un véritable objet de culte pour tout cinéphage ou artiste panique.                  

 

Note : 18,5/20

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M
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A
à nicos: un conseil, commence par Santa Sangre
N
à vince et Oliver: Je me ferais un devoir de découvrir le cinéma de Jodorowsky quand je pourrais et en parlerais bien sûr sur mon blog.
V
à Borat: Effectivement un chef d'oeuvre de Jodorowsky et un western unique en son genre
B
Un véritable bijou, western inititatique passionnant et passionné où l'homme trouve la rédemption dans l'amour véritable. Et visuellement le film est magnifique. Impitoyable Jodo!
E-Pôle-Art
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