Lost: Les Disparus (Saison 1)
Catégorie : Série Télévisée
Genre : Aventure, Survival, Fantastique, Initiatique
Année : 2004
Public : Tous Publics
Durée : 17H00 environ (25 épisodes)
Nation : USA
Réalisateur : J.J.Abrams
Acteurs : Matthew Fox, Evangeline Lilly, Terry O’Quinn, Dominic Monaghan, Naveen Andrews, Josh Holloway, Jorge Garcia, Emilie De Ravin, Harold Perrineau, Malcolm David Kelley, Ian Somerhalder, Maggie Grace, Yunjin Kim, Daniel Dae Kim.
Synopsis : Le Vol Oceanic 815 allant de Sydney à Los Angeles est pris dans des perturbations et se crashe sur une île déserte perdue au milieu du pacifique. Les survivants constatent leur situation et mettent tout en œuvre pour survivre en attendant d’éventuels secours. Mais rien ne vient et ils doivent s’accommoder à leur nouvelle vie et tenter de ne pas reproduire les erreurs de leur passé. Mais surtout apprendre à vivre ensemble malgré leurs différences. Cependant l’île ne semble pas être un endroit comme les autres. Des évènements étranges et surnaturels s’y produisent. Les survivants sont ils vraiment arrivés là par hasard ?
Analyse critique :
(Attention SPOILERS !)
Aujourd’hui, c’est une première sur E-Pôle-Art, puisque je n’aborderai pas un film mais une série télévisée. En l’occurrence la série Lost traduite chez nous par Lost : Les Disparus. Personnellement, j’avoue ne pas être friand de séries télévisées américaines, j’en ai d’ailleurs plein en attente, mais je n’ai jamais le courage de me lancer. Pour autant Lost a su déclencher en moi une véritable fascination.
C’est par hasard que j’ai découvert cette série lors de sa sortie durant l’été 2004. Je zappais devant la télé et commençais à mater Fort Boyard. Puis ça m’a vite gavé et j’ai zappé sur la une. Et là, je tombe sur trois personnages perdus dans la jungle sous une pluie tropicale. Première accroche, un univers intéressant, je m’arrête deux secondes dessus en me disant « ça a l’air d’un film d’aventure ». Puis soudain dans ce groupe de trois individus il y’en a un que je reconnais. « Eh ! Mais c’est Merry du Seigneur des Anneaux ! » que je m’exclame en voyant Dominic Monaghan. Je reste donc là dessus et je vois nos trois lascars examiner la carcasse d’un avion, je commence à comprendre leur histoire puis je les vois se faire attaquer par une gigantesque créature qu’on ne voit pas. C’est très bien fait et j’accroche. Pourtant je n’ai pas vu tous les épisodes de la soirée. Le lendemain cependant, j’apprenais que des potes étaient eux aussi tombés dessus et avaient beaucoup aimé. Je me dis déçu d’avoir manqué la fin, mais on m’explique que la série est longue et va durer l’été. Quelle chance ! A partir de ce moment là, je me suis mis à suivre Lost. J’ai manqué cependant pas mal d’épisodes, ce qui ne pardonne pas dans cette série. Heureusement l’été suivant, juste avant de commencer la saison 2 ils ont rediffusé la saison 1. Au final, j’ai tout suivi de la saison 1 à la saison 6 en manquant parfois quelques épisodes. Cependant comme pas mal de personnes, la déception a finit par s’installer, je trouvais que la saga avait bien commencé mais s’enfonçait dans un concept qu’elle ne contrôlait plus. Pourtant, je suivais toujours. Mais au final, Lost m’a laissé un goût amer, je trouvais que la série était partie dans tous les sens et n’avait plus ni cul ni tête.
C’est quelques années plus tard, lors des rediffs que j’ai accordé une nouvelle chance à la série et cette fois, je n’ai pas manqué un seul épisode. Au final, j’ai beaucoup plus accroché à la série et j’ai compris quelles étaient ses enjeux.
En réalité, le titre français Lost : Les Disparus est trompeur et place le spectateur dans de mauvaises attentes. Le titre original est simplement LOST « Perdu ». Par là, il faut comprendre que la série va utiliser le mot dans tous les sens du terme. Les personnages seront perdus sur une île déserte, perdus dans le temps, dans l’espace, dans leur propre esprit. Tout sera chamboulé. C’est avec cette approche que j’ai mieux compris le sens de la série et que je me suis procuré tous les DVD pour la mater 2 fois de plus. Lost a donc été une petite révélation pour moi, et je pense qu’il était temps que je l’aborde. Alors attention ça risque d’être long et ça va SPOILER !
Nous commençons donc avec la saison 1 qui fut une véritable accroche pour beaucoup de gens. Pour cette chronique, je ne me référerai pas (ou très très peu) aux saisons suivantes. Par exemple, il n’est pas question d’expliquer ici les mystères qui seront résolus dans les autres saisons mais plutôt de me rattacher à ma première vision et aux hypothèses qui circulaient à l’époque.
Lost est donc née vers le début des années 2000. Le but était de concevoir une série attractive avec des moyens assez conséquents. L’idée vient alors aux scénaristes de créer une série qui se base sur l’histoire d’un crash aérien sur une île tropicale déserte. Les survivants doivent donc tenter de continuer à rester en vie dans cet univers hostile. Une histoire qui ne date pas d’hier. On peut déjà remonter à celle de Robinson Crusoé, pour comprendre que le mythe de l’homme perdu sur l’île déserte est un vieux fantasme. Je dis fantasme, car si c’est une aventure qui peut paraître cauchemardesque, elle peut aussi se révéler ludique dans l’inconscient de l’homme. Je pense que les premières histoires d’hommes perdues sur des îles désertes ont été conçues par des auteurs qui auraient voulu repartir à zéro dans leur vie. Et c’est d’ailleurs le thème principal de ce genre de récits. Dans les légendes, être perdu sur une île déserte a une dimension initiatique.
Pour le coup, l’histoire de l’homme perdu sur l’île déserte s’est poursuivi au cinéma jusqu’en 2000 avec le film Seul au Monde réalisé par Robert Zemeckis avec Tom Hanks dans le rôle titre. C’est d’ailleurs précisément ce film qui a inspiré la série Lost au départ. Mais généralement, dans ce genre d’histoire, il s’agit d’un homme seul perdu sur une île. Le parti pris de Lost est très pertinent dans le sens où il s’agit bien d’un groupe. C’est une dimension plus qu’intéressante, car elle revêt un aspect quelque peu social. Ce groupe d’hommes perdus a plusieurs choix : faire du chacun pour soi, ou vivre ensemble pour être plus fort. Cependant cette dernière solution finit par impliquer à long terme, une organisation, une hiérarchie et des règles. Mais qui sera d’accord avec ces règles ? Qui a l’autorité de les imposer sur une île totalement déserte ou ces hommes sont maîtres de leur destin ? C’est donc un débat particulièrement fascinant et même assez philosophique. L’idée du groupe est donc, je trouve, encore plus riche que celle de l’homme seul (qui a d’ailleurs été suffisamment exploitée). Cependant, l’idée du groupe sur l’île déserte n’est pas non plus nouvelle, puisqu’on la trouvait déjà dans le mythique livre de Jules Verne L’Île Mystérieuse. Lost s’en est probablement inspiré à ce niveau là mais aussi et surtout au niveau de l’aspect mystérieux. En effet, au début il ne s’agissait que d’un survival.
J.J.Abrams réalisateur talentueux de la série Alias avait était choisit pour faire Lost et pour en rédiger le scénario. Mais entre temps, d’autres scénaristes viendront et ensemble ils décideront de faire de l’Île un endroit mystérieux où se produisent des phénomènes surnaturels. C’est là que la saga prend toute sa dimension. J.J.Abrams et son équipe nous concoctent alors un sacré scénario. L’équipe enrichit également le tout d’un tas de symboliques.
Le Vol Oceanic 815 se crashe sur une île déserte où se produisent des phénomènes mystérieux. Les rescapés doivent y faire face et organiser leur survie.
Il est difficile d’aborder l’histoire de Lost sans évoquer sa multitude de personnages. Tous sont plus ou moins différents et ont leur passé que les flashs back récurrents typiques de la saga, nous permettent d’analyser. Voyons donc ses personnages :
- Jack Sheppard : Le personnage principal par excellence et le héros de la série, celui avec qui on a le premier contact, il est joué par Matthew Fox.
Son passé : Jack est un chirurgien extrêmement talentueux. Dans sa jeunesse il fut pris en charge d’une main de fer par son père lui-même chirurgien mais aussi alcoolique. Jack était parvenu à sauver Sarah, une jeune femme que tout le monde disait condamnée à rester sur un fauteuil roulant, en lui remettant en place la colonne vertébrale. Il a donc une réputation de « réalisateur de miracles ». Il avait par la suite épousé Sarah mais leur couple ne semble pas avoir vraiment tenu. Jack s’était rendu à Sydney pour y récupérer le cadavre de son père décédé suite à ces excès d’alcoolémie. Il devait ramener son corps à Los Angeles par le vol Oceanic 815, quand le crash a eu lieu.
Sur l’Île : Jack devient naturellement le leader des rescapés, commençant par sauver (ou tenter de sauver) les blessés il prend la tête du groupe et convainc ses membres de rester lié dans leur détresse. « Vivre ensemble ou Mourir seul » sera sa devise.
Le personnage est au final assez cliché, le beau gosse, pro de la chirurgie, qui est également un homme d’action hors pair, comme on le verra sur l’Île (il manie bien les armes à feu, sait se battre comme un pro…). Bref c’est un peu le cliché de l’américain modèle. Cependant, le personnage est rendu humain et attachant de par la prestation de Matthew Fox. Il lui confère beaucoup d’humanité et aussi un certain sens de l’humour naturel. Matthew Fox est clairement taillé pour jouer ce personnage.
-Kate Austen : Le personnage féminin principal interprété par Evangeline Lilly.
Son passé : Kate est une fugitive, elle est recherchée pour homicide, après des années de cavale, elle s’est faite arrêtée par un marshall en Australie. Ce dernier devait la ramener à Los Angeles à bord du vol Oceanic 815.
Sur L’Île : Après le Crash, Kate a retrouvé sa liberté, le marshall n’a pas survécu à ses blessures et elle a pu dissimuler son passé (enfin pas pour très longtemps). Entre elle et Jack, il semble y’avoir plus que de l’amitié. Kate le seconde souvent et a la fâcheuse tendance à venir dans des aventures où elle n’est pas invitée.
Le personnage de Kate est assez intéressant et ludique. Evangeline Lilly nous interprète une sorte de Lara Croft, mais son personnage est beaucoup plus profond et subtil. Kate est une fugitive dans l’âme et donc une aventurière née. Pour autant elle cache aussi la douleur due à son passé. C’est un personnage qui peut se montrer attachant mais parfois aussi manipulateur et fourbe.
-John Locke : Le personnage le plus intéressant du groupe incarné par Terry O’Quinn.
Son passé : John était un orphelin qui a longtemps erré dans les familles d’accueil. Il a travaillé dans un supermarché. Un jour, sa mère, qu’il n’avait alors jamais vue, est venue le trouver pour lui présenter son père : un certain Anthony Cooper. John a entamé des relations joyeuses avec ce père retrouvé. Puis il a appris que ce dernier était dans un grave état de santé et avait besoin d’un nouveau rein pour espérer survivre. John se proposera d’être son donateur, mais après l’opération, son père coupa le contact, et John compris qu’il avait été manipulé. Des années plus tard, il s’est retrouvé, on ne sait comment, dans un fauteuil roulant et a travaillé dans une fabrique de boîte en tant que responsable du recouvrement. Il partit pour l’Australie en espérant y faire un circuit aventure dans la nature. Mais cela lui fut refusé en raison de son handicap. Il rentrait donc à Los Angeles par le vol Oceanic 815.
Sur L’Île : John est l’élu d’un vrai miracle. Après le crash, il retrouve l’usage de ses jambes. Il reste d’abord en retrait des autres passagers mais finit par devenir un membre important du groupe. Locke connaît très bien la nature (probablement grâce à la préparation de son circuit aventure dans l’Australie sauvage), il pratique la chasse et sait suivre une piste. Aidé de Boone, il va finir par faire une étrange découverte dans la jungle.
John Locke est probablement le personnage le plus culte de la série. Cela est probablement dû au fait qu’il y’a un aspect totalement mystique dans sa personnalité. Son crâne chauve, le miracle dont il a été l’élu, sa connaissance de la nature, sa compréhension de l’Île et des personnes qui l’entourent, son savoir infini. Locke semble en effet posséder une culture générale incroyable. Il est le seul à être visiblement conscient de l’endroit où ils sont tombés. Il voit l’Île comme une étape de la vie. Pour lui, s’ils ont été amenés ici c’est pour une raison et ils ne font qu’accomplir leur destin. Bien souvent il apparaît comme un guide, il a un sens de l’orientation très aiguisé qui lui permet de se déplacer comme il le souhaite. Il guide aussi spirituellement les autres personnages, tels que Charlie, Jack, Boone, Walt comme pour les aider à accomplir leur destin. C’est un personnage qui a donc vraiment une dimension prophétique et mystique. Ce qui est génial, c’est que lorsqu’on découvre son passé, on voit qu’il n’a aucune dispositions à être l’homme que l’on voit sur l’Île. Ainsi le « monsieur tout le monde » devient une sorte de prophète. Charlie lui-même déclare « s’il y’a un homme que je suivrai aveuglément sur cette île, c’est bien John Locke ». Le personnage a aussi sa phrase culte : « Ne me dites pas que je ne peux pas faire quelque chose ! ». Quelque part, pour lui l’Île est une vraie revanche sur la vie. Son statut de « prophète » et d « élue de l’Île », transparaît dés cette première saison. Un personnage fascinant qui va souvent devenir le préféré des fans.
-Charlie Pace : un des membres importants du groupe interprété par Dominic Monaghan.
Son passé : Charlie est une ancienne star du Rock. Avec son frère et deux comparses, ils avaient un groupe nommé Driveshaft. Ce groupe a connu son heure de gloire mais son succès fut assez éphémère. Driveshaft sombra en effet dans la toxicomanie et Charlie devint accro à l’héroïne. Il était allé rendre visite à son frère qui menait désormais une vie paisible en Australie pour tenter de le convaincre de remettre le groupe à flot. Ayant échoué, il décida de partir pour Los Angeles par le Vol Oceanic 815. Durant le trajet, en manque de substance, il alla s’enfermer dans les toilettes pour consommer de l’héroïne. C’est alors que le crash eut lieue.
Sur L’Île : Charlie fait tout son possible pour être utile aux autres. Il se joint à Jack et Kate pour retourner au cockpit (dans le but de récupérer son sachet d’héroïne comme on le découvrira par la suite). Il a rapidement le coup de foudre pour Claire qu’il aide et protège. Mais ses démons du passé concernant la toxicomanie ne cessent de le poursuivre.
Charlie est un personnage vraiment intéressant, on découvrira qu’il est au final plus une victime et que la plupart de ses ennuis viennent de l’irresponsabilité de frère aîné. Son personnage est parfois frimeur et arrogant mais est finalement sympathique. Au début, il apparaît comme un dragueur un peu lourd mais se tourne bien vite vers Claire pour laquelle il éprouve de vrais sentiments. C’est au final un personnage assez complexe qui va également commettre un acte terrible sur l’Île. Dominic Monaghan parvient à faire oublier son rôle de hobbit dans Le Seigneur des Anneaux et signe une bonne performance. Il colle vraiment bien au personnage.
-Sayid Jarrah : Interprété par Naveen Andrews
Son passé : Sayid Jarrah était un soldat membre de la garde républicaine irakienne. Il devient un spécialiste des interrogatoires, soit un tortionnaire. Il se retrouva même à devoir torturer l’amour de son enfance : Nadia. Il l’aida cependant à s’enfuir mais ne la revit jamais. Il fut pendant un moment un agent infiltré pour des organisations antiterroristes. A la suite d’une mission à Sydney, il pris le vol 815.
Sur L’Île : Sayid en tant qu’ancien de l’armée, prend part à beaucoup d’activités de survie. La recherche de l’eau et de denrées alimentaires. Mais sa connaissance des appareils électroniques le pousse également à tenter de fabriquer un émetteur radio, avec les restes du poste de commandement de l’avion et les téléphones portables ou ordinateurs des passagers, pour lancer un signal de détresse. Sayid finit par tomber amoureux de Shannon et ils ont une liaison amoureuse ensemble. Mais l’Île fait également resurgir ses vieux démons et il se retrouve à renouer avec ses talents de tortionnaire. Cela le poussera à prendre un court exil qui le mènera à rencontrer Danielle Rousseau.
Le personnage de Sayid est lui aussi très intéressant. Premièrement c’est un ancien soldat irakien. Faire un tel personnage principal pour une série américaine en 2004 est plutôt osé et bien trouvé, au vu de la situation internationale. Le rapport au terrorisme est d’ailleurs évoqué lors de la première altercation avec Sawyer qui accuse Sayid d’être responsable du crash de l’avion. Au final Sayid est un personnage assez étrange. Au début je le trouvais vraiment antipathique et peu attachant, mais lors des révisions, je me suis mis à l’aimer. Sayid bascule au final sans cesse du rôle de bourreau à celui de victime. Mais ça reste un homme d’honneur et un des membres les plus efficaces du groupe qui sait aussi raisonner et garder son sang froid. Naveen Andrews signe lui aussi une très bonne prestation. Certes, il a clairement le physique de l’indien plutôt que celui de l’arabe mais son jeu est fabuleux.
- Frank Sawyer : Interprété par Josh Holloway.
Son passé : Né James Ford, il a assisté impuissant au meurtre de sa mère par son père, avant que ce dernier ne se suicide d’une balle dans la tête. La cause de ce drame est une grande arnaque dont a été victime la famille de James, une arnaque réalisée par un certain Sawyer. Dés lors, James deviendra lui aussi un arnaqueur et prendra le nom de Sawyer. Alors qu’il est adulte, il apprend qu’un de ses contacts du milieu aurait retrouvé le vrai Sawyer responsable de la mort de ses parents. Ce dernier mènerait une vie paisible à Sydney. James prend son billet pour l’Australie avec la ferme intention de se venger. Il tuera l’homme mais apprendra qu’en réalité celui-ci n’était pas du tout le Sawyer qu’il recherchait et comprendra qu’on l’avait manipulé pour exécuter un contrat. Il décidera de se venger de son employeur en retournant à Los Angeles par le vol Oceanic 815.
Sur L’Île : Sawyer entretient de très mauvais rapports avec les autres membres, se montrant insultant et désagréable et déclenchant même des bagarres. Il n’hésite également pas à voler les affaires d’autres passagers et à piller les cadavres de ceux qui n’ont pas survécu au crash. Pourtant avec le temps, le personnage va devoir apprendre à s’améliorer pour pouvoir compter sur les autres. C’est d’abord Kate, par laquelle il semble attiré, qui va faire les premiers pas vers lui, notamment en découvrant une partie de son passé.
Le personnage de Sawyer est très curieux. Tout d’abord il ressemble à un bad guy amené à mourir rapidement, mais son personnage dégage un certain charisme et une certaine assurance. Son côté truand peut devenir aussi sympa. C’est aussi quelqu’un de complexe dans le sens où il semble tout faire pour être haï des autres, sans que l’on sache vraiment pourquoi. Josh Holloway est parfait pour le rôle. La légende veut que dans un premier temps, l’acteur n’ait pas réalisé une bonne performance au casting et se soit énervé puis ait brisé une chaise. C’est ce tempérament qui aurait alors poussé les producteurs à l’accepter pour le rôle. Ce bad guy va bien vite s’améliorer et le personnage va prendre de plus en plus de place. J’ignore si c’était prévu dés le départ où si c’est venu avec le temps et avec les réactions que suscitaient Sawyer chez le public. Le protagoniste est amusant avec sa tendance à donner des surnoms poilants et parfois très recherchés aux autres membres du groupe. Sawyer paraît avoir une bonne culture et aime notamment beaucoup la lecture. Une fois encore Josh Holloway est très bon dans ce rôle.
-Hugo « Hurley » Reyes : Le comique du groupe joué par Jorge Garcia
Son passé : Hugo Reyes, surnommé « Hurley » est d’origine hispanique. Ayant des problèmes d’obésité qui désespèrent sa mère, Il travaillait en tant qu’employé chez Monsieur Cotcot un fastfood. Un jour cependant, Hurley a gagné à la loterie et est devenu millionnaire. Mais après cela, des tas d’ennuis s’abattirent sur lui. Hurley était convaincu qu’il était victime d’une malédiction après avoir joué les numéros : 4-8-15-16-23-42 pour gagner à la loterie. Il avait eu connaissance de ces numéros lors de son séjour en Hôpital Psychiatrique où un patient ne cessait de les répéter. Ce dernier envoya Hurley rencontrer un ancien marin qui avait lui aussi entendu ses nombres sur une radio à l’époque. Hurley partit pour l’Australie pour rencontrer l’homme en question, mais il ne trouva que sa veuve. Il prit le Vol Oceanic 815 pour retourner à Los Angeles.
Sur L’Île : Hurley pense qu’au vu de la « malédiction des chiffres », il pourrait être indirectement responsable du crash aérien. Ses problèmes de poids et sa faim lui posent quelques problèmes. Mais il est généralement d’un bon vivant, a le sens de l’humour et fait parfois quelques gaffes mémorables. Il aide donc généralement les rescapés à se détendre, notamment lorsqu’il a l’idée de construire un terrain de golf.
Une fois encore, Hurley est l’élément comique et sympathique de la série. Cependant on comprend dés la saison 1 qu’il a un caractère plus important qu’il n’y paraît. Mais il ne semble pas en avoir conscience et a l’air même préférer ne pas y penser. Le rôle va comme un gant à Jorge Garcia
- Claire Littleton : interprété par Emilie de Ravin.
Son passé : Claire était une jeune fille australienne en couple. Après qu’elle soit tombée enceinte, son petit ami l’incite à garder l’enfant avant de la quitter quelques mois après. Claire décide alors de faire adopter son bébé. Elle a trouvé une famille d’accueil à Los Angeles, à laquelle elle doit rendre visite par le Vol Oceanic 815.
Sur L’Île : A la suite du Crash, Claire s’inquiète du fait, que son bébé ne donne aucun signe de vie, mais bien vite elle ressent qu’il est encore en vie. Sa condition de femme enceinte est assez difficile sur l’Île, mais elle est surveillée par Jack et aidée par Charlie. Elle sera cependant victime d’un enlèvement qui la mènera à une période d’amnésie partielle.
Le personnage de Claire n’est pas forcément celui que je préfère mais force est de constater que c’est l’un des personnages les plus crédibles et proches du spectateur. Son histoire contrairement à celle de la plupart des rescapés est assez banale et commune. Le genre de truc qui pourrait arriver à tout un tas de jeune fille. Cela fait donc de Claire un personnage proche du quotidien. Emilie De Ravin parvient également à conférer un naturel incroyable à Claire. Elle ressemble vraiment au genre de fille qu’on pourrait croiser tous les jours. Sa performance est vraiment incroyable.
- Michael Dawson : Interprété par Harold Perrineau
Son passé : Michael, un afro américain de Los Angeles, travaillait dans le bâtiment et rêvait de devenir un artiste. Avec sa femme Susan, ils ont eu un fils qui s’appelait Walt. Cependant, Susan décida de partir et d’accepter un boulot à Amsterdam. Elle parvint à convaincre Michael de la laisser amener Walt car elle aurait une meilleure situation financière et sociale pour subvenir à ses besoins. Mais à Amsterdam, Susan finira par refaire sa vie avec un dénommé Bryan. Michael tentera en vain d’engager des procédures judiciaires pour récupérer la garde de Walt. Plus tard, Susan décède à Sydney. Michael obtient la garde de Walt et part le récupérer en Australie. Au début les relations sont assez tendues entre eux deux. Michael ramène Walt à Los Angeles par le Vol Oceanic 815.
Sur L’Île : Michael cherche avant tout à garantir la sécurité de Walt. Il tentera également de retrouver son chien : Vince (c’est finalement Locke qui finira par le trouver). Michael prend aussi part aux activités de survie mais est atterré par le fait que les rescapés ne fassent rien pour tenter de quitter l’Île. Il décide alors de lancer la construction d’un radeau. Il aura également plusieurs altercations violentes avec Jin, avant que ce dernier ne l’aide pour son radeau. Michael n’apprécie également pas le fait que Walt fréquente Locke. Sa relation avec son fils est assez tendue et conflictuelle mais s’arrange au fur et à mesure de son séjour sur l’Île.
Le personnage de Michael ne manque donc pas d’intérêt. A l’instar du personnage de Claire cité précédemment, Michael est un personnage accessible qui n’a pas d’histoire extraordinaire mais le genre d’histoire assez banale dans notre société. C’est un père qui cherche à avoir la garde de son fils qu’il ne connaît presque pas. Il est donc attachant et se révèle une fois encore très juste et crédible. La prestation d’Harold Perrineau renforce le tout.
- Walt Lloyd : Interprété par Malcolm David Kelley
Son passé : Walt est le fils de Michael, il a grandit avec sa mère et son beau père Bryan. Walt est un enfant « différent » capable de produire des événements étranges, notamment avec les oiseaux. Il a 10 ans quand sa mère décède. Alors qu’il pensait rester avec Bryan, il doit retrouver un père qu’il connaît à peine. Les relations sont difficiles entre eux. Walt part avec son père à Los Angeles à bord du vol 815.
Sur L’Île : Le jeune garçon de 10 ans s’inquiète de ne pas retrouver son chien Vince, puis il sympathise avec John Locke qui lui apprend à jouer au backgammon et lui révèle son secret. Ses relations avec son père se renouent lorsqu’il lui ramène Vince. Par la suite, il fréquente beaucoup Locke qui l’initie au lancer de couteau et qui voit le don qui est en lui. Cela ne plaît pas à Michael. Ses relations avec son père sont donc assez variables mais finissent sur du positif.
Avec Walt, on est plus ou moins dans la tradition de l’enfant prodige ou de l’enfant lumière façon Shining. C’est un enfant avec un don à part qui évolue sur une Île déserte. Pour autant sa personnalité n’est pas réellement dévoilée et il n’a pas vraiment de flash back pour lui (son passé est vu à travers les flashs back de son père). Le jeune acteur Michael David Kelley signe une belle prestation.
- Boone Carlyle : interprété par Ian Somerhalder
Son passé : Boone est âgé de 20 ans et est le fils de Sabrina Carlyle qui s’est remarié avec Adam Rutherford. Il travaillait dans la compagnie de sa mère. Il avait également un penchant pour sa demi-sœur Shannon qu’il sortait souvent de mauvaises aventures avec des hommes. Il apprit un jour que Shannon était à Sydney avec un petit ami qui la battait. Boone proposa à l’homme en question de le payer pour qu’il la laisse partir. Plus tard il réalisera qu’il s’agissait d’un coup monté par Shannon pour lui soutirer de l’argent. Mais l’amant prendra la fuite avec toute la somme et Shannon reviendra vers Boone. Ils auront alors une relation sexuelle. Ensemble ils décident de retourner à Los Angeles par le vol 815.
Sur L’Île : Boone se montre très volontaire. Secondant parfois Jack et pensant aux autres rescapés. Il se jette même de façon héroïque à la mer pour tenter de sauver une femme de la noyade. Il doit aussi supporter sa sœur Shannon qui est egocentrique. Boone finit par sympathiser avec Locke et se retrouve lié à lui lorsqu’il découvre ensemble une chose étrange dans la jungle.
Le rôle est donc tenu par Ian Somerhalder qui le joue très bien. Boone est un jeune homme issu d’un milieu aisé et qui a une conscience et le sens du savoir vivre. Shannon l’appelle ironiquement « la bonne conscience de l’humanité ». Son parcours évolue sur l’Île et il finit plus ou moins par se détacher de l’emprise de sa sœur.
-Shannon Rutherford : interprété par Maggie Grace
Son passé : Shannon est issue d’une famille riche. Son père, le fortuné Adam Rutherford, a épousé Sabrina Carlyle. Boone est donc le demi-frère de Shannon. Comme expliqué plus haut, Shannon jouera sur l’amour que Boone éprouve pour elle pour lui soutirer de l’argent. Elle estimait que cette argent lui revenait, car selon elle sa mère le lui avait volé à la mort de son père. Elle aura donc une relation sexuelle avec Boone avant de partir avec lui vers Los Angeles sur le vol 815.
Sur L’Île : Shannon contrairement à son frère, se moque éperdument des autres et ne montre aucune compassion. Elle est persuadé que les secours finiront par arriver et passe son temps à bronzer au soleil. Elle sait aussi jouer de son charme quand elle en a besoin. Pour autant, les réactions que suscitent son comportement finissent par la faire changer et elle commence à aider Sayid pour traduire un vieux message en français (puisqu’elle a passé un an en France). Elle va alors avoir une relation amoureuse avec ce dernier.
Pour ce personnage, les producteurs avaient en tête « une sorte de Paris Hilton ». Maggie Grace se glisse très bien dans la peau de cette gosse de riche egocentrique et désagréable qui n’est pas dénudé de charme et qui sait en jouer. Son visage colle à l’air hautain et méprisant de Shannon. Tout comme beaucoup d’autres, son personnage évolue et finit par changer lors du séjour sur l’Île.
-Sun Kwon : interprété par Yunjin Kim
Son passé : Sun est la fille d’un riche entrepreneur coréen, Monsieur Paik. Ce dernier est également un gros bonnet du milieu. Elle se marie avec Jin Kwon et le fait entrer dans l’entreprise de son père. Cependant elle ne tarde pas à découvrir ce que cela implique. Elle décide de prendre la fuite vers les Etats Unis, en profitant d’un voyage d’affaire avec Jin pour le faire. Alors qu’elle veut s’enfuir à l’aéroport de Sydney, un moment tendre avec son mari la fait changer d’avis. Ils prennent alors le vol 815 en direction de Los Angeles.
Sur L’Île : Sun ne se mêle pas aux autres rescapés sur ordre de son mari. Cependant, elle finit par communiquer avec eux discrètement car elle connait leur langue, ce que son mari ignore. Jin se montre très possessif au début avec elle et leur couple se retrouve brisé momentanément sur l’Île.
Le couple Sun-Jin n’est pas ma tasse de thé. Cela dit, là encore, les scénaristes de Lost ont eu l’intelligence de proposer des passagers de culture différente. Il ne cherche pas à porter un jugement sur la culture coréenne comme auraient pu le faire beaucoup d’autre films. Sun est un personnage tiraillé entre son désir d’aller vers les autres et la peur de son mari qui ne ressemble plus à l’homme qu’elle a épousé. Yunjin Kim qui parle coréen signe donc une très bonne prestation.
-Jin Kwon : interprété par Daniel Dae Kim
Son passé : Jin a été élevé par un père pauvre et pêcheur. Il a d’ailleurs honte de ses origines et les cache à Sun. Celle-ci l’a fait rentrer dans l’entreprise de son père. Bien vite Jin a été contraint de jouer les hommes de main et même de recourir à la violence pour « faire passer des messages ». Il se retrouve alors pris dans un engrenage entre sa femme et le père de cette dernière. Il change littéralement devenant un homme froid, austère et brisé. Il doit effectuer une mission pour monsieur Paik, un voyage d’affaire dans lequel Sun l’accompagne. Il tentait cependant d’échapper aux griffes de son patron mais s’est rendu compte que celui-ci le faisait suivre. Avec sa femme il s’embarque dans le Vol Oceanic 815.
Sur L’Île : Jin préfère rester en dehors de tout contact avec les autres passagers et refuse surtout que Sun s’en rapproche. Cependant, il se montre au début assez cordial avec les autres, leur proposant de manger des fruits de mer qu’il a pêché. A côté de ça, il est très possessif voir tyrannique envers sa femme. Un jour il s’en prend violemment à Michael l’accusant d’avoir volé une montre que son employeur lui avait remit et qu’il devait amener à Los Angeles. Par la suite, Jin sera quelque peu « l’ennemi public numéro 1 » du groupe mais finira par renouer des liens avec Michael malgré leur différents.
Je ferais plus ou moins la même réflexion que pour le personnage de Sun évoqué au dessus concernant la culture coréenne. Pour le personnage en lui-même, il ne fait pas parti de mes préférés mais se révèle intéressant. Il apparaît d’abord comme profondément antipathique puis finit par gagner en sympathie lorsqu’on connaît son passé et les raisons qui l’ont rendu ainsi, mais aussi quand on le voit accusé à tort et malmené, juste avant que le secret de sa femme n’explose au grand jour. Il accepte d’aider Michael à construire le radeau et finit par se montrer au final assez cordial.
Voilà donc pour la multitude de personnages qui évoluent dans Lost. Je précise que tous sont rendus plus ou moins attachants de par leur côté naturel mais aussi grâce à l’idée des scénaristes de les faire parler de certains éléments de la culture populaire (comme Hurley qui évoque Star Wars par exemple). Cela permet de se sentir proche d’eux et ils ont parfois des discussions que nous pourrions très bien avoir entre nous. Mais il y’a un autre personnage qui quelque part pourrait être le personnage principal, c’est l’Île. C’est pourquoi depuis le début de cette chronique elle a droit à sa majuscule. L’Île est quelque part un personnage comme l’était l’hôtel de Shining (d’ailleurs on verra par la suite que Lost aime faire référence à Stephen King). Mais qu’est réellement l’Île ? Pour tenter de le savoir, il faut en analyser ces nombreux mystères. Quels sont-ils ?
Le premier mystère de l’Île qui apparaît est le « Monstre ». L’Île semble en effet hantée par une étrange créature. Durant toute cette saison 1 nous ne la voyons pas, elle est dissimulée par l’épaisse jungle de l’environnement. Toujours est-il que le monstre semble gigantesque vu le fracas des arbres qui annonce son arrivée. De même, il est capable de soulever des hommes au dessus du sol. Lorsque Locke le rencontre, on est également dans la vue du monstre et on voit qu’il domine les arbres en taille. Une créature immense donc, qui peut faire penser vu ses cris et le fracas qu’elle procure à un dinosaure sorti tout droit de Jurassic Park (Hurley évoque d’ailleurs plus ou moins cette hypothèse). Cependant outre ses bruits sauvages, le monstre émet également d’étranges sons mécaniques. On ne sait donc pas ce qu’il est réellement mais on se l’imagine telle une créature gigantesque sortie d’un film de Science Fiction qui serait mi-biologique mi-mécanique. Le monstre est évidemment offensif puisqu’il s’en prend aux rescapés et a notamment tué et dépecé le pilote de l’avion. Cependant, il ne s’est pas attaqué à John Locke qui n’a pas eu peur de lui. Pour autant lors de la seconde rencontre, le monstre finira par s’en prendre à John et tentera de le traîner jusque dans un trou. Lors des derniers épisodes, il apparaît que le Monstre semble sortir de sous terre, car il déracine les arbres. On peut aussi légitimement penser qu’il dispose de sorte de tentacules car John Locke est entraîné dans le trou par ce qui semble être l’un des membres du monstre, qui est plus ou moins dissimulé par la végétation. Le Monstre reste donc une énigme. Est-ce un système de sécurité comme l’affirme Rousseau ? Serait-il le gardien de l’Île ? Serait-il une sorte de King Kong, vu ses proportions ? Une créature mécanique entre les mains d’un esprit malade ? Les questions se posent. Le Monstre reste énigmatique et invisible. Enfin pas tout à fait… En réalité quand vous découvrez les autres saisons, vous vous rendez compte que dés cette saison 1, le monstre apparaît indirectement mais également quelque peu directement, sauf que vous ne pouvez pas l’identifier avant de savoir de quoi il s’agit.
Au-delà du monstre, il y’a l’énigme qui plane autour de Danielle Rousseau. Cette survivante qui vit sur l’Île depuis 16 ans. Qu’est-il arrivé à son équipe ?
D’où viennent les ours polaires qui se sont attaqués à certains rescapés ? Comment sont-ils arrivés sur une Île tropicale ?
Le mystère des « Autres » est également fascinant. Danielle Rousseau affirme à Sayid qu’un peuple étrange vit sur l’Île, elle les appelle « les Autres ». Au début, on peut croire à un délire de son esprit affaibli par toutes ses épreuves, mais rapidement des murmures effrayants se font entendre dans la jungle. On découvre qu’Ethan Rom, l’un des rescapés, ne se trouvait pas sur la liste des passagers de l’avion. Il révélera son vrai visage et sa nature sauvage en enlevant Claire, en tuant sauvagement un membre des rescapés et en tentant de pendre Charlie. Ethan qui apparaît d’abord comme sympathique en tant qu’infiltré se révèle être le Bad Guy de cette première saison. Certes, le personnage ne tient au final que quelques épisodes mais l’acteur William Mapother lui confère une grande violence. Ethan est la seule représentation des autres que nous aurons ici. Son nom : Ethan Rom est d’ailleurs l’anagramme de « Other Man » (Autre Homme). Là encore, on peut dire que c’est un contrepied. D’habitude quand dans les histoires d’île désertes, le ou les rescapé(s) trouve(nt) d’autres hommes sur l’île, ce sont généralement des sauvages primitifs, voir des cannibales. Ici, Ethan est un occidental vêtu comme un homme du commun, ses habits sont juste salis par la jungle et son visage porte de profondes balafres. Ethan a-t-il volé les affaires d’un passager ? D’où vient-il ? Ainsi que les siens ? Et qui sont-ils ? Pourquoi en veulent-ils à Claire ou plus précisément au bébé qu’elle a dans son ventre ? Les Autres réservent encore des surprises et semblent devenir une menace potentielle pour les rescapés à la fin de la saison, une menace se profilant sous la forme d’une fumée sombre s’élevant de la jungle.
On a bien sûr le mystère des nombres : « 4-8-15-16-23-42 ». Les chiffres maudits. Depuis que Hurley les a joués au loto, il ne lui est arrivé que des malheurs. Ils furent captés par d’anciens marins, Danielle Rousseau les a utilisés dans son message de détresse et ils figurent gravés sur la trappe.
La Trappe ! Voilà quelle sera au final l’énigme qui va devenir principale dans cette saison 1. Une étrange trappe en béton armé, retrouvé au beau milieu de la jungle. Impossible de briser le hublot situé dessus. Que contient cette trappe ? « Des réponses » comme le pense Locke ? Ou une chose dangereuse comme le pense Sayid ? Quelle est cette lumière que John perçoit une nuit au travers ? La trappe pourrait leur servir d’abris et le but ultime des survivants sera de l’ouvrir. Cela constitue le clou final de cette saison 1. Que contient la trappe ?
Il y’a donc beaucoup d’énigmes, on pourrait évoquer les personnes rencontrés dans la jungle, comme Jack qui voit apparaître son défunt père. Hallucination ou phénomène surnaturel ? Y’aurait il un virus sur l’Île ? Et aurait-il ravagé l’équipe de Rousseau ? Comment le « Black Rock » ce navire négrier du XVIIIème siècle s’est il retrouvé au beau milieu de la jungle ?
Vous l’aurez compris la saison 1 pose beaucoup de mystères, à tel point qu’on se demande déjà comment les scénaristes ne vont pas se laisser dépasser. Toutes ces étrangetés confèrent à l’Île un caractère énigmatique. L’Île est-elle magique ? Ou au contraire, serait-elle en fait un gigantesque laboratoire dont les survivants ne seraient que les cobayes ? Serait-elle un autre monde alors que les rescapés seraient en fait tous morts dans le crash ? Serait-elle le plateau d’une gigantesque émission de télé réalité dont les rescapés seraient les victimes ? Serait-elle, un purgatoire pour les pécheurs ? Une seconde chance pour repartir de zéro ? Ou encore serait-elle une hallucination ou un rêve collectif des passagers du Vol Oceanic 815 qui ne se seraient en fait jamais écrasé ? Toutes ces théories sortirent de la bouche des fans après la diffusion de cette saison 1. Et le doute plane évidemment sur une série qui est prévu en quatre saisons.
Maintenant que nous avons abordé l’univers de la série, abordons sa réalisation. Car Lost repousse toutes les limites des structures narratives du scénario.
La structure de base de Lost, c’est bien évidemment cette façon d’alterner entre présent sur l’Île et passé des rescapés. Le Flash back est donc à l’honneur. Par ce procédé, la série vise à nous faire comprendre l’intérêt de l’Île dans la vie des personnages et qu’est-ce qui les poussent à adapter tel type de comportement en fonction de leur passé. Par exemple, un personnage qui a commis une erreur par le passé et qui se retrouve dans une situation plus ou moins connexe sur l’Île va tout faire pour ne pas répéter la même erreur. A un moment donné, les producteurs pensèrent même donner un flash back à Vince, le chien, mais à cause de fuites, ils renonceront à cette idée. Certains fondus enchaînés qui nous font passer du présent au passé et vice-versa sont vraiment bien foutus.
Car sur Lost J.J.Abrams sait bien gérer sa mise en scène. Mais on doit aussi saluer le travail des réalisateurs de seconde équipe qui sont très nombreux. Premièrement, la série parvient vraiment à créer une ambiance unique. Une ambiance à la fois sauvage et mystérieuse. Lost privilégie une esthétique primitive qui rappelle parfois celle d’un Jurassic Park mais qui a son identité propre. L’esthétique est également très travaillée sur les flashs back qui nous amènent aux quatre coins du monde. Et à ce niveau là, l’équipe a fait un super bulot. D’ailleurs, les flashs back nous placent généralement dans des ambiances ludiques et un monde même un peu « trop propre » par moment. Pour autant on s’identifie rapidement à ce monde car l’équipe de Lost a pris soin de mettre en scène des tâches du quotidien.
L’ambiance de la série joue aussi énormément sur la culture populaire et notamment les musiques. Là encore tout est là pour renforcer l’immersion du spectateur.
Pour en revenir à la mise en scène en elle-même, la série sait très bien gérer le suspense dont elle use fréquemment. Lost est au final un vrai cocktail d’aventure, de mystère, d’angoisse, d’humour, de drames, de sentiments…. La série a d’ailleurs une incroyable capacité à mélanger les différents genres de séries. Par exemple les flashs back du personnage de Jack nous renvoient directement aux séries médicales. Du reste, la saga parvient à mixer, aventure, action, fantastique, mystérieux, surnaturel, dramatique, thriller, survival. Quelque part, Lost ressemble à une vraie synthèse des séries américaines. Mais pour cette première saison, c’est l’aspect survival/aventure qui semble être le plus développé, ce qui est clairement jouissif. L’ambiance primitive règne donc en maître. J.J.Abrams parvient à tenir son spectateur en haleine en maintenant une certaine tension au fil des épisodes. Il sait jouer sur les twists ends, et sait également très bien gérer les temps morts à chaque épisode. Lost joue aussi avec les nerfs de ses spectateurs en proposant beaucoup de surprise. On peut notamment le voir avec les morts inattendues. Mais de façon plus générale, des évènements assez inattendus. Lost saura donc vous prendre à contrepied.
Quant à la musique, j’ai déjà évoqué celles de la culture populaire qui servent à immerger le spectateur dans un univers étrange avec des éléments familiers. Mais n’oublions pas la superbe BO signée Michael Giacchino. Le compositeur sait provoquer plusieurs émotions : chagrin, peur, volonté. Sa BO est franchement superbe.
Sur le fond, Lost reste donc une série très riche. Elle joue sur les effets que provoquent les phénomènes surnaturels sur notre inconscient. Par exemple, le fait de raconter ce qui pourrait arriver à un avion disparu (au moment où j’écrivais ces lignes, on n’avait toujours pas retrouvé l’AirAsia). Mais toute l’œuvre prend aussi l’apparence d’un survival, où l’être humain doit retrouver un peu de son côté primitif pour survivre.
L’intérêt réside aussi dans le groupe de personnes que décrit la série. Toute la sociologie de ce groupe est étudiée. Qui devient le leader naturel ? Comment les survivants décident ils de se gérer ? Faut-il s’affranchir des règles que l’on a connues dans le monde civilisé ? Ou au contraire y rester attaché ? Comment gérer les tensions et les différences interethniques ou socioculturelles ? Qui décide de la marche à suivre ? La majorité ? Ou ceux qui estiment en savoir davantage ? Faut-il tout se dire ? Ou garder des choses pour soi ?
La vie en communauté est donc l’un des cœurs de cette saison 1. Personnellement je me rappelle avoir étudié cette partie pour un devoir de psychologie sociale lors de mes études et c’était vraiment fascinant.
D’ailleurs des questions de sociologie, découle toujours un peu de philosophie. Et ainsi on verra que les points de vue évoluent et que chacun voit son « séjour » sur l’Île de façon différente. Certains rêvent plus que tout de la quitter, d’autres parviennent à s’y faire et d’autres semblent même vouloir ne jamais en repartir.
Lost pose aussi des questions sur le destin. Deux visions s’opposent déjà, l’esprit cartésien de Jack contre celui plus mystique de Locke qui croit au destin. Serait-ce le destin qui aurait mené les rescapés ici ? On sait par ailleurs que certains entretiennent des liens qu’ils ignorent avec d’autres rescapés à travers leur passé. Par exemple, Sawyer a rencontré le père de Jack, il a également croisé Boone dans un commissariat….Lost propose donc un débat fascinant sur le cours de la vie. Tout arrive par hasard ? Ou tout est écrit ?
L’Île semble en quelque sorte être la réponse à ces questions. Ainsi les rescapés paraissent suivre un véritable chemin initiatique pour comprendre le sens de leur vie.
L’œuvre de Lost est également très riche en symboliques. Le nom de Jack est Sheppard, soit Berger, celui qui mène le troupeau. John Locke était un philosophe anglais précurseur des lumières (d’ailleurs à ce niveau là, la référence est un peu trop grosse). Mais plus que ça, la série regorge de symboliques visuelles. Ce qui pousse les fans à revoir les épisodes plusieurs fois pour détecter le moindre symbole. Certains tenteront même d’analyser ce que représentent les nombres. Ces nombres que l’on peut subtilement retrouver dans une scène de l’aéroport sur le maillot d’une équipe de joueuse de sports. Le genre de détail que tu ne peux voir qu’en matant la saga au ralenti.
Certains cherchent à travers les images des liens avec de vieilles gravures. Bref les éventuelles références symboliques visuelles de Lost fascinent
Dans son principe de ressembler à un puzzle, Lost me fait penser à certains films de Stanley Kubrick tels que 2001, Shining ou encore Eyes Wide Shut. Ces œuvres n’ont évidemment rien à voir mais je leur trouve un point commun dans leur façon de jouer avec le visuel. Quand à l’histoire en elle-même, elle rappelle évidemment une fois encore L’Île Mystérieuse de Jules Verne. Mais personnellement et dans un registre différent, elle me fait aussi également penser à Stalker d’Arcadi et Boris Strougatski. L’Île représentant quelque part la zone énigmatique de Stalker dans laquelle se passe également des tas de phénomènes surnaturels.
La série est également friande de twist ends. Chaque fin d’épisode est faite pour donner envie de voir le suivant. La fin de la saison 1 donne donc également envie de s’atteler à la seconde. On veut savoir ce qu’il y’a derrière la trappe, ce qui est arrivé aux rescapés du radeau….
A sa sortie, la série Lost obtient rapidement du succès et s’octroie bien vite un large public. C’est un nouveau phénomène télévisuel qui est lancé et qui redonne encore un coup de fouet au concept de la série qui va se développer de plus en plus. Mais ce qui est le plus fascinant dans le succès de Lost, c’est la communauté que la série a crée. On a une véritable « Lostmania » qui apparaît après la diffusion de la première saison. Des aficionados qui échangent les théories les plus farfelues et les plus fascinantes sur les énigmes de l’Île. Des révisions d’épisodes au ralenti pour capter tous les détails, des recherches partout pour trouver à quoi correspond tel élément. En réalité les fans ont plus que bien joué le jeu que leur ont proposé les concepteurs de Lost, si bien même que ces derniers vont rapidement être dépassés. Sur un site, les fausses enquêtes d’un faux détective sont même créées, offrant un accès libre aux fans. Des conférences sont organisées à un niveau international pour savoir ce qu’est l’Île. On pourrait honnêtement écrire un article complet rien que sur la communauté des fans de Lost. Jamais je n’ai vu une série engendrer un tel engouement et une telle prise de position chez les fans.
Clairement, la série Lost est un véritable phénomène. Cette première saison fascinante met en place le décor et capte l’intérêt. Une vraie réussite !
Note : 18/20
/http%3A%2F%2Fstorage.canalblog.com%2F61%2F86%2F1299180%2F108807382_o.jpg)
/http%3A%2F%2Fstorage.canalblog.com%2F98%2F63%2F1299180%2F108755771_o.jpg)
/http%3A%2F%2Fstorage.canalblog.com%2F64%2F08%2F1299180%2F108624384_o.jpg)
/http%3A%2F%2Fstorage.canalblog.com%2F17%2F98%2F1299180%2F108570864_o.jpg)