Lost: Les Disparus (Saison 5)
Catégorie : Série Télévisée
Genre : Aventure, Fantastique, initiatique
Année : 2009
Public : Tous Publics
Durée : 11H30 environ (17 épisodes)
Nation : USA
Réalisateur : J.J.Abrams
Acteurs : Matthew Fox, Evangeline Lilly, Terry O’Quinn, Josh Holloway, Michael Emerson, José Garcia, Elizabeth Mitchell, Naveen Andrews, Henry Ian Cusick, Yunjin Kim, Daniel Dae Kim, Jeremy Davies, Rebecca Mader, Ken Leung, Jeff Fahey.
Synopsis : Les « Six du Vol Oceanic », seuls rescapés à avoir rejoint le continent ne parviennent pas à retrouver une vie normale.
Sur l’Île, après leur départ, rien ne va plus. Depuis qu’il a été « déplacé », ce lieu étrange est en proie à d’étranges anomalies qui font voyager le groupe restant dans le temps. John Locke découvre que le seul moyen d’arrêter ce cycle infernal est de ramener les six qui ont quitté l’Île. Mais pour cela il doit mourir.
Les « six du vol Oceanic » s’embarquent sur le Vol Ajira 316 et se crashe sur l’Île. Certains atterrissent sur l’îlot de l’Hydre situé à côté de l’Île principale. Là ils sont témoin d’un véritable miracle
Les autres sont projetés en 1977 où ils retrouvent certains de leurs amis qui ont rejoint le projet Dharma.
Analyse critique :
(Attention SPOILERS !)
Nous continuons notre cycle Lost en abordant la cinquième saison de la série. La saison précédente avait marqué pas mal d’innovations. Premièrement un format plus court (environ 15 épisodes), une utilisation plus riche et plus recherchée du terme « Lost » (perdu) et une structure narrative totalement underground.
Mais cette saison 4 s’était avant tout basée sur l’évolution des personnages et n’avait pas forcément tenu compte des énigmes de l’Île. On peut légitimement penser que cela lui avait été reproché, car pour cette saison 5, les créateurs ont décidé de revenir sur le passé de l’Île. Et plus particulièrement sur le Projet Dharma auquel cette saison est dédiée.
Premièrement, comme d’habitude, évoquons l’intro. C’est une intro digne de Lost débutant sur un homme qui se réveille à 8H15 (petit clin d’œil au Vol Oceanic 815), se lève, fait diverses tâches quotidiennes, bref comme souvent dans les débuts de saison. Puis il va tourner un film conférence et c’est alors qu’on découvre l’identité de notre protagoniste. Il s’agit du professeur Pierre Chang que l’on avait déjà vu via les films mystérieux du projet Dharma. Un scientifique asiatique que l’on connaissait également sous le pseudonyme de Marvin Candle. Il est ensuite appelé en urgence dans une station bâtie en partie sous terre (on se doute que c’est la station « Orchidée » vu dans la saison 4). Visiblement une anomalie électromagnétique s’y produit. Chang affirme qu’ils pourraient utiliser cette énorme source d’électromagnétisme pour voyager dans le temps. Théorie qui paraît ridicule à un ouvrier, mais par laquelle le spectateur est rapidement convaincu, lorsqu’il découvre le personnage de Daniel Faraday (qui vient du futur) sur les lieux.
Une intro qui met l’eau à la bouche comme toujours. Elle annonce que la saison sera dédiée au projet Dharma. Mais pour être plus précis, les créateurs vont ici nous proposer de découvrir l’histoire de l’Île. Ainsi, ils ont choisi d’inclure dans l’histoire, une anomalie qui fait voyager les rescapés dans le temps. Un procédé scénaristique qui peut paraître certes un peu facile, pour faire découvrir l’histoire de l’Île sans quitter les personnages principaux.
D’ailleurs, pour cette saison, nous n’avons pas vraiment de nouveaux personnages majeurs.
On connaissait déjà le Docteur Chang via les films du projet Dharma, il se révélera être le père de Miles.
On rencontre aussi le personnage de Radzinsky, qui nous avait été évoqué dans un flash back de Desmond lors de la saison 2. On découvre que ce personnage est à l’origine du bunker « Le Cygne » que les rescapés ont découvert dans la saison 2 et dans lequel il fallait appuyer sur un bouton toutes les 108 minutes.
On retrouve Horace Goodspeed qu’on avait vu dans un flash back de Ben et dans un rêve de Locke. Ici, il est le chef du projet Dharma.
Nous verrons aussi le personnage de Danielle Rousseau jeune et l’on découvrira son histoire.
Cependant, nous aurons aussi quelque nouveaux personnages. Notamment avec Ilana, une chasseuse de Primes qui a pris le vol Ajira et qui pourrait connaître l’Île mieux qu’on le croie. Mais aussi avec César, un personnage charismatique qui m’a beaucoup surpris, puisqu’il est interprété par l’excellent acteur français Saïd Taghmaoui. Cependant ce protagoniste sera vite expédié. En réalité César aurait dû tenir jusqu’à la saison 6 (ultime saison), mais les impératifs de l’acteur l’empêchaient d’aller jusque là, son rôle n’avait alors plus lieu d’être et le personnage sera éliminé « un peu n’importe comment » comme le soulignera à juste titre Saïd Taghmaoui.
Quand aux personnages que nous connaissions déjà ils évoluent également beaucoup. Premièrement, Jack qui devient en quelque sorte « un croyant », quelqu’un qui pense qu’ils ont une raison d’aller sur l’Île pour accomplir leur destin. Il s’est en ce sens rapproché de Locke. Mais ce qui est marrant, c’est que comme le Locke des débuts, il va finir par commettre ce qui est peut être une énorme erreur, exactement au même endroit où Locke l’avait commise. Il assume d’ailleurs moins son rôle de chef pendant un moment, laissant la place à son éternel rival Sawyer.
Ce dernier aussi a beaucoup changé depuis la saison 1.L’ancien escroc égoïste devient un vrai leader pour le groupe des rescapés restés sur l’Île après le départ de Locke. Il va leur permettre de s’incruster auprès du projet Dharma en 1974. Sous le nom de Lafleur, il va devenir le chef de la sécurité du projet et commencer une nouvelle vie en se mettant en couple avec Juliet. Sawyer devra donc faire face à des dilemmes. Celui de protéger ses amis et ainsi détruire sa vie à Dharma-ville, et celui de choisir entre Juliet (avec laquelle il vit depuis 3 ans) et Kate qui finit par resurgir.
Juliet a donc également beaucoup évolué et s’est humanisée. Elle a définitivement prêté allégeance au camp des survivants. Depuis la saison 3, son personnage est beaucoup plus attachant et il ne reste plus grand-chose de la femme froide et insensible qu’elle semblait être au départ.
Un autre membre des Autres dont la transformation est plus qu’intéressante, c’est le personnage de Benjamin Linus alias « Ben ». Ce protagoniste est passé par des stades vraiment intéressants. Celui de suspect, méchant, puis héros martyr à la fin de la saison 4. Pour autant, Ben reste toujours ambigu et flirte avec le côté obscur. Il prend des risques énormes pour ramener les survivants sur l’Île, mais on se demande s’il n’agit pas dans son propre intérêt. On va le voir aussi bien commettre de bonnes que de mauvaises actions. J’insiste sur le fait que pour moi Ben est vraiment un des personnages les plus intéressants de la saga. Il n’a cessé de gagner en importance et c’est un protagoniste qui au final est anti-manichéen, oscillant sans cesse entre le bien et le mal. On verra par ailleurs que l’Île lui accorde une nouvelle chance malgré ses actes passés.
Le personnage de Jin va également faire du chemin. Lui aussi n’a cessé de s’humaniser et a surtout appris à parler correctement la langue de ses amis.
Mais comme souvent dans Lost, le protagoniste le plus intéressant, c’est John Locke. Au fil des saisons, on a cru le voir se démystifier un peu de son rôle de « prophète » ou d «élu » de l’Île. Dans la saison 4, on découvrait que l’Île avait toujours gardé un œil sur lui. A la fin de cette même saison, John était même devenu le chef des Autres. Mais nous apprenions aussi que dans le futur il était mort (ce qui constituait le twist final de la saison 4). Ici on retrouve le personnage sur l’Île. Il rencontre Richard Alpert dans le futur qui lui dit que pour sauver l’Île et ceux qui s’y trouvent, il doit ramener les six du Vol Oceanic mais que pour cela il devra mourir. On voit donc un John Locke d’une foi inébranlable en l’Île qui choisit de se sacrifier. John devra donc déplacer l’Île à nouveau et se retrouvera projeté sur le continent. Aidé de Charles Widmore, il décide de réunir les membres du vol Oceanic, mais échoue lamentablement. Il finit par mourir et c’est sa mort qui pousse les six à repartir comme l’avait annoncé Alpert. Ce John Locke n’est donc pas du tout glorieux et on le voit même assez pathétique dans ces séquences. Son mythe d’élu semble définitivement brisé mais un nouveau de Martyrs, naît alors.Puis un miracle se produit. En effet, pour que le vol Ajira s’écrase sur l’Île, il fallait reproduire au mieux les conditions du premier voyage et Jack avait comme la première fois amené un cercueil. Mais cette fois il ne contenait pas le corps de Christian Sheppard mais celui de Locke. Une fois sur l’Île, John ressuscite littéralement en 2007. Au début, on a l’impression de tomber dans la redite (un miracle arrive à John Locke après le crash) et puis on se demande à quoi bon la scène dramatique de la mort de Locke si c’est pour le faire revenir si rapidement. Mais bien vite, on va découvrir que ce Locke semble différent. Cette fois il est le « guide ». Il guide même Ben qui est effaré face au savoir de Locke. En effet ce dernier semble désormais connaître l’Île comme sa poche et a bien l’intention d’assumer son rôle de chef des Autres. Locke ne commet plus d’erreur et a même des idées révolutionnaires qui vont à contre sens de toute la logique de l’Île. C’est jouissif car pour la première fois, il semble assumer son rôle d’élu et apparaît comme un vrai prophète et on a vraiment envie de le suivre dans sa quête et même dans son idée finale totalement incroyable et renversante. L’acteur Terry O’Quinn est parfait et John Locke apparaît comme le meilleur personnage de cette saison 5 à mon humble avis. Mais ce John Locke ressuscité est-il bien le John Locke que nous connaissons ?
On peut aussi évoquer Daniel Faraday sur lequel on en apprend plus et dont on découvre le rapport à l’Île. On réalise même que les quatre personnages principaux amenés par le cargo dans la saison 4 étaient tous liés à l’Île. Mais c’est surtout le personnage de Faraday qui va jouer un rôle important ici.
On découvrira aussi la jeunesse de Charles Widmore qui était jadis un membre des Autres avant d’en devenir le chef. Il fut détrôné par Ben qui le fit chasser de l’Île pour avoir « enfreint les règles ». C’est pourquoi Widmore nourrit une haine profonde envers Ben. Ce sentiment est d’ailleurs réciproque.
Pour notre personnage principal qui est l’Île elle lève un peu le voile qui la recouvre. On découvre en effet son histoire en effectuant plusieurs sauts dans le temps. Ainsi, on réalise que l’Île est là depuis très longtemps. Que la roue qui permet de la « déplacer » était là il y’a des siècles (par qui fut elle bâtie ?). On découvre aussi qu’en 1954, l’armée américaine avait installé un camp dans ce lieu mystérieux et y’avait également laissé une bombe à hydrogène (qui va jouer un rôle majeur par la suite) avant d’être chassés par les autres.
Mais on découvrira surtout le projet Dharma. Cette communauté de scientifiques qui vivait sur l’Île dans un village entouré d’une clôture à ultrasons. On apprend qu’ils recrutent leurs membres sur le continent après leur avoir fait passer des tests très précis. Le projet Dharma mène toutes sortes d’expériences qui exploitent l’énorme potentiel de l’Île. Mais surtout, les gens de Dharma cherchent à canaliser la source électromagnétique des lieux. Le but est de s’en servir pour d’éventuels voyages temporels. C’est ainsi qu’on va savoir comment et pourquoi a été conçu le bunker de la saison 2 avec le bouton sur lequel il fallait appuyer toutes les 108 minutes. Les gens du projet Dharma n’apparaissent d’ailleurs pas vraiment comme des gens sympathiques. Ils sont plus ou moins fanatiques de leur rêve scientifique et sont prêt à tout pour réaliser leurs expériences. Ils violent également l’Île et l’harmonie de son peuple indigène avec lequel ils sont en guerre. Bien que là encore le tout ne soit pas manichéen, il m’a paru difficile de m’attacher à tous ces personnages.
Nous découvrirons également le passé de Rousseau. Comment est-elle arrivée sur l’Île, ce qui est arrivé à son équipe (on va enfin savoir comment Montand s’est fait arracher le bras) et comment son bébé lui a été volé. On découvre alors que Ben a probablement sauvé la vie d’Alex en la kidnappant à l’époque.
Nous pourrons aussi avoir confirmation sur l’énigme du personnage de Richard. En effet depuis la saison 3, certains fans soupçonnaient Richard de ne pas vieillir. En réalité cela était dû à un flash back de Ben qui montrait Richard peu changé. Personnellement, à l’époque quand cette théorie avait été évoquée par certains fans, je n’y avais pas cru. En réalité dans le flash back de Ben qui se déroulait 30 ans avant, Richard avait certes le même visage mais des cheveux longs. Pour moi il était clair que les créateurs avaient choisi cette solution plutôt que de prendre un autre acteur plus jeune afin qu’on identifie immédiatement le personnage. La jeunesse de Richard étant en fait incarnée par ses cheveux longs. Honnêtement c’est ainsi que je l’avais perçu dés le début. Car si vous regardez certains flashs backs du jeune Ben, on peut faire le même genre de réflexion C’est pourquoi je me pose la question de savoir si les producteurs avaient dés le début prévu la jeunesse éternelle de Richard ou si c’est les réactions des fans, suite à l’apparition du personnage en flash back, qui les ont poussé à faire ce choix. D’ailleurs, on ne revoit plus Richard avec des cheveux longs dans cette saison 5, alors que c’est censé être la même période que le flash back de Ben. Mais quoiqu’il en soit, c’est confirmé, Richard semble bien avoir une jeunesse éternelle, mais d’où vient ce miracle ? Une autre question en suspend.
Mais qu’en est-il d’une des plus vieilles énigmes de l’Île, à savoir le monstre, cette colonne de fumée noire tourbillonnante qui a tué beaucoup de monde. Les fans les plus acharnés soupçonnent depuis son apparition que le monstre soit une anomalie électromagnétique. Cependant, dans la saison 4, il prenait une dimension quelque peu différente. On découvrait que Ben arrivait à l’invoquer d’une vieille grotte de l’Île. Cela conférait au monstre un aspect plus mystique et fantastique et du coup moins science fiction. La saison 5 suit cette ligne. Visiblement le monstre n’est pas une anomalie créée par erreur par le projet Dharma comme on avait pu le soupçonner. Il semble être là depuis très longtemps. Dans son antre, qui est un vieux temple égyptien, Ben y découvre une très ancienne gravure sur laquelle on voit le dieu Anubis face à ce qui semble indéniablement être une représentation du monstre. Nous apprenons même que le monstre serait en quelque sorte un juge. Nous avions déjà pu le constater sur Mr Ecko dans la saison 3. Le Monstre « scanne » la mémoire des hommes et les jugent en fonction. Bien souvent il les tue mais il épargnera Ben. On avait beaucoup comparé le monstre à un Cerbère, le chien des en enfers. Cette dimension de juge infernal qui lui est conférée renforce cette hypothèse. Le monstre apparaît donc non plus comme une anomalie mais comme une créature mythologique et fantastique. Ceci dit nous n’en savons toujours pas plus sur sa vraie nature.
Ceci dit, on pourrait mettre cette énigme en lien avec celle de Christian Sheppard, le père de Jack censé être mort mais qui continue d’apparaître mystérieusement sur l’Île guidant même John Locke. Tout portait à croire pendant longtemps que c’était le monstre qui en était à l’origine, mais le fait que Christian se pose comme un serviteur de Jacob et un guide nous pousse à nous questionner sur cette hypothèse. Serait-ce le vrai Christian Sheppard ressuscité ? John Locke est bien revenue à la vie après le crash sur l’Île. Il portait d’ailleurs les chaussures de Christian Sheppard. Le mystère autour de Christian reste intact.
Mais cette saison 5 va également permettre de voir enfin un personnage mythologique de l’Île dont on entend parler depuis longtemps. Ce personnage, c’est Jacob, le chef des Autres. La seule vision qu’on en avait, c’était une image quasi subliminale dans la cabane sur un épisode de la saison 3. Aujourd’hui il semble que cet homme n’était pas Jacob. Le vrai Jacob nous apparaît pour la première fois dans des siècles lointains de l’Île. Il est interprété par Mark Pellegrino. On sait peu de choses de lui si ce n’est qu’il vit dans le reste d’une statue d’Anubis. Bien qu’il apparaisse peu, Jacob s’impose dés le début comme une sorte de prophète et devin qui semble savoir exactement ce qui va se passer. Un homme toujours calme et posé. On a confirmation que les rescapés ne sont pas arrivés là par hasard et que Jacob les a choisis et les a même brièvement rencontré et abordé dans leur vie en dehors de l’Île. Jacob est dévoilé dans les derniers épisodes. Mais on ne sait toujours pas dans quel but il agit vraiment. On apprend également que Ben ne l’a jamais rencontré et que lors des évènements de la cabane il fut aussi surpris que Locke.
Du reste, la série est toujours bien menée. A chaque nouvelle saison, Lost repousse toujours plus loin les limites de la structure narrative. Ici se mélangent, flashs back, flashs foward et voyages dans le temps. La série suit aussi les trajectoires de deux groupes situés à deux époques différentes. La structure de cette nouvelle saison est donc à l’image des évènements de l’Île : chaotique.
On suit toujours l’évolution des personnages et là encore certains mourront.
Les créateurs savent toujours aussi bien mélanger les genres. Ils s’attardent également moins sur des détails inutiles. Honnêtement je trouve que ce n’est pas plus mal. Comme par exemple le fait de ne plus voir le personnage de Claire qui selon moi n’était pas vraiment intéressant. De plus, on en apprend plus sur les mystères de l’Île.
Les créateurs ont également su jouer sur l’ambiance des années 70 chez les gens du projet Dharma et s’en sont donné à cœur joie niveau références culturelles.
La variation du terme « Lost » est une fois encore utilisée dans tous les sens du terme. Ici les rescapés sont avant tout perdus dans le temps. Mais aussi perdus dans leurs décisions. En se retrouvant dans le passé, doivent ils jouer un rôle important pour la construction du futur ? Doivent-ils changer le court des choses ? Est-ce possible ? Y’a-t-il des règles qui ne le permettent pas comme l’évoquent Chang et Faraday ? Ce dernier déclare « Le Passé c’est le passé. Ce qui est arrivé est arrivé, on ne change pas le court des choses ». Pourtant, l’enjeu de cette saison 5 sera bien de changer le court des choses. Et même faire en sorte que le vol 815 ne s’écrase pas sur l’Île et atterrisse bien à Los Angeles. Mais est-ce vraiment la solution ? Si cela marche, les survivants ne se connaîtront jamais. Certes ils éviteront les mauvais moments passés sur l’Île, mais comme le précise Kate, « Il n’y a pas eu que des mauvais moments ». La nostalgie envers l’Île et toujours présente et nous renvoie au cœur de la série, à savoir l’évolution des personnages et les rapports qu’ils entretiennent. Tout cela confère à Lost une nouvelle dimension totalement fascinante. Doit-on laisser faire le destin ? Ou au contraire prendre sa propre destinée en main ? Mais surtout cela donne il le droit de faire n’importe quoi ?
On se demande aussi comment fonctionne du coup le court du temps. Les éléments du passé dépendent ils de personnes du futur ?
Cette saison 5 se révèle assez riche, mais plus la série avance plus on semble noter quelques incohérences qui risquent d’avoir des répercussions sur la fin. On note aussi quelques facilités scénaristiques et un fil conducteur qui semble se moquer de toutes les conventions. Cela peut avoir un caractère ludique mais en l’occurrence la surenchère de Lost ne joue pas toujours en sa faveur. L’accumulation des mystères et des questions sans réponses pose aussi problème. Cependant les réactions des divers protagonistes obéissent à des codes qui sont devenus prévisibles. Par exemple les réactions extrêmement hostiles de tous les nouveaux personnages que croisent les rescapés finissent par devenir lassantes à la longue.
Cette saison 5 est donc imparfaite mais s’inscrit parfaitement dans le parti pris de Lost. Et elle garde assez de mystère pour amadouer le spectateur. Et les twists de fin sont toujours présents.
Pour autant, cette saison 5 n’a pas reçu un accueil chaleureux. Depuis la saison 3, l’audience de la série est plus ou moins en chute. En France elle était passée en seconde partie de soirée. Et à partir de cette saison 5, elle se retrouve programmée vers 1h00 du matin en plein milieu de la semaine, un horaire peu idéal.
Malgré tout ça reste une bonne saison très riche.
Note : 15,5/20
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