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13 mars 2015

Eyes Wide Shut

 

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Catégorie : Cinéma

Genre : Drame, Drame Psychologique, Drame Symbolique, Thriller

Année : 1999

Public : Tous Publics

Durée : 2H32

Nation : USA/Royaume Uni

Réalisateur : Stanley Kubrick

Acteurs : Tom Cruise, Nicole Kidman, Sydney Pollack, Marie Richardson.

Synopsis : A New York, à la fin  des années 90, un jeune couple : William (dit « Bill ») et Alice Harford mènent une vie banale plutôt aisée. Ils se rendent ensuite à une grande soirée donnée par l’un de leurs amis. De retour à la maison, dans une ambiance tendue, Alice avoue à Bill avoir des fantasmes adultères très intenses. Ce dernier troublé par cette révélation fait une virée nocturne et goûte lui-même à la tentation. Mais son périple le mène vers des endroits et des personnes étranges. Bill pourra t’il sauver son couple et reprendre une vie normale ? 

Analyse critique :

(Attention SPOILERS !)

Aujourd’hui, c’est un moment important de notre cycle Stanley Kubrick, car nous abordons le dernier film du cinéaste, j’ai nommé Eyes Wide Shut.

Dans le cinéma de Kubrick, L’œil a toujours eu une grande symbolique. On peut parler de l‘œil de l’ordinateur HAL 9000 de 2001 : L’Odyssée de L’Espace, l’œil d’Alex dans L’Orange Mécanique et de façon générale des références faites à l’œil illuminati tout au long de sa filmographie. Ici l’œil vient carrément s’imposer dans le titre du film « Eyes Wide Shut » (les yeux grands fermés).

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Ce film, qui est le dernier du cinéaste, est une œuvre particulièrement importante à double lecture. Mais resituons la d’abord dans son contexte.

En 1987, Kubrick vient de faire Full Metal Jacket. Pour son prochain film, il pense réaliser un projet qui lui tient à cœur, A.I. Intelligence Articielle. Cependant il conclut à l’époque que c’est une œuvre irréalisable en raison des effets spéciaux. Il abandonne alors le projet pour se consacrer sur The Aryan Papers (auquel j’ai consacré l’article précédent de ce cycle) un film sur l’Holocauste. Cependant, le fait de devoir être en concurrence avec La Liste de Schindler de Steven Spielberg qui est sur le même sujet, pousse Kubrick à abandonner son projet. Mais en 1993, ce même Steven Spielberg pond Jurassic Park qui convainc Kubrick que les effets spéciaux pour réaliser A.I sont disponibles. Cependant il finit par se dire que le projet n’est plus vraiment pour lui. Il pense en confier la réalisation à Spielberg justement, pour mieux assurer le rôle de producteur. Mais les deux hommes ont d’autres idées en têtes.

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En cette fin des années 90, Kubrick pense adapter à l’écran un roman qu’il a lut il y’a très longtemps : Traumnovelle (La Nouvelle Rêvée) écrit en 1926 par Arthur Schnitzler. Il s’agit de l’histoire d’un couple dont la femme confesse à son mari ses fantasmes sexuels. Le mari, un médecin, part alors dans une virée nocturne initiatique. L’action se déroule en Autriche au début du XIXème siècle.  Kubrick décide de reprendre l’histoire et de la transposer à New York dans le monde moderne.

Lorsqu’il décrit le projet à Michel Ciment, il parle d’une œuvre « Difficile à décrire, mais n’est-ce pas le cas de toutes les bonnes histoires ? Elle explore l’ambivalence sexuelle d’un couple heureux dans son ménage et tente d’établir un parallèle entre, d’une part, Les rêves érotiques et les occasions manquées et, de l’autre, la réalité. Toute l’œuvre de Schnitzler est d’une grande finesse psychologique ».  

    

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Kubrick se lancerait donc dans la psychologie du couple, d’une manière tout de même assez différente de celle de Jean Luc Godard dans Le Mépris. Cependant je ne vais pas tourner autour du pot. Pour moi, l’histoire du couple dans Eyes Wide Shut n’est pas le vrai débat du film. Eyes Wide Shut est en réalité un film qui cache un mystère et qui a une autre face qui pourrait traiter des sociétés secrètes. Au début, j’avoue avoir trouvé cette thèse un peu loufoque mais c’est l’analyse remarquable de Laurent Vachaud qui m’a définitivement convaincu sur ce qu’est vraiment Eyes Wide Shut.

C’est un film dont le message est subliminal et dans lequel le cinéaste a laissé plein d’indices cachés. On retrouvait déjà ce type de procédé dans plusieurs de ses films et notamment dans Shining. Pour moi, Eyes Wide Shut a un message caché que je vous propose de tenter de décrypter ou du moins d’analyser. Pour illustrer cela je vais me référer au travail de Laurent Vachaud sur ce film.

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Mais d’abord, évoquons la réalisation et le visuel.

Sur Eyes Wide Shut, Kubrick, qui dispose désormais d’une énorme expérience, signe une de ses plus belles réalisations. On peut d’entrée évoquer la scène d’ouverture avec Nicole Kidman. Déjà dans cette séquence à la mise en scène surprenante, on peut noter une image qui rappellerait un symbole illuminati avec les deux colonnes situées aux extrémités du plan et les rideaux formants une structure pyramidale.

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Mais pour en revenir à la réalisation elle-même, on retiendra la mise en scène vraiment léchée de Kubrick. La scène du bal est déjà incroyable et rappelle un peu le travail qu’il a effectué sur Barry Lyndon. Parmi les autres scènes cultes, on pensera évidemment à la rencontre entre Tom Cruise et une prostituée, l’achat du costume dans le magasin et la séance d’orgie (qui reste l’une des pièces maîtresse du film). Dans tous les cas, la mise en scène et très bien réglée et parfois même assez théâtrale. On reconnaît la pâte de maître Kubrick dés les premières images. On retrouve certains de ses fameux travelling et parfois aussi le parallélisme récurent de son cinéma. Mais Kubrick s’impose aussi comme un véritable créateur d’atmosphère. Je pense notamment là encore à la scène de l’orgie ou celle de la dispute du couple.

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Par ailleurs, on retrouve des structures Kubrickiennes et quelque part, la virée nocturne du personnage de Bill peut quelque peu rappeler celle d’Alex et ses droogs dans L’Orange Mécanique.

Pour en revenir à la scène d’Orgie, on notera l’aspect rituel de la mise en scène qui colle totalement à la situation. Ainsi, Kubrick parvient à donner beaucoup de beauté à ces corps nus de femme masquées à la vénitienne. Durant les échanges, on remarquera que si un certain charme peut se dégager des images, on n’en retire en revanche aucun érotisme alors que la nudité est présente. C’est rare de voir ce genre de choses au cinéma. Dans mon souvenir seul le film Salò ou les 120 Journées de Sodome de Pier Paolo Pasolini avait réussi cela. On pourra aussi citer les scènes de fantasmes qui sont vraiment dérangeantes de par leur ambiance. Mais au final, à partir de la scène de l’aveu de Nicole Kidman, il règne dans Eyes Wide Shut une ambiance de mystère qui plane. Comme si les personnages étaient constamment observés et manipulés.

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On notera aussi le travail exceptionnel de Kubrick sur l’esthétique. Le réalisateur s’était souvent contenté du noir et blanc au début de sa carrière. Et même ses premiers films personnels en couleurs (qui sont 2001 et L’Orange Mécanique et non Spartacus) utilisait une esthétique basée sur le noir et le blanc. C’est vraiment à partir de Barry Lyndon qu’il se met à jouer sur la couleur (en l’occurrence le vert). Dans Shining le rouge commence à beaucoup apparaître. Mais dans Eyes Wide Shut, le cinéaste utilise une incroyable palette de couleurs. La scène de bal est dominée par la couleur jaune qui est au final assez bienveillante (même si c’est à partir de ce moment là que les choses se gâtent pour le couple). Ensuite le bleu devient une couleur inquiétante car on la retrouve dans les fantasmes et dans la scène de la chambre où Bill découvre sa femme endormie à côté du masque qu’il a utilisé pour l’orgie. Mais la couleur rouge reste la plus dominante dans tout le film. Que ce soit les tapies de la scène d’orgie, la robe de la femme à Ziegler, la porte de l’appartement de la prostituée, les tapisseries du magasin de costume, même le billard de Ziegler a un tapis rouge (alors que la couleur habituelle est le vert). Laurent Vachaud analyse justement que la couleur rouge était le symbole de la puissance chez Kubrick, c’est sans doute pour cela que pour la scène d’orgie le maître de cérémonie est le seul vêtu de rouge. Le rouge est donc bien la couleur dominante et a une fonction symbolique que nous aurons l’occasion d’aborder plus loin.  

  

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Le décor du New York d’Eyes Wide Shut est également fascinant. Beaucoup lui reprochèrent son manque de réalisme, ce qui n’a rien d’étonnant puisque le film a été tourné à Londres et que Kubrick a voulu créer son propre New York. Un New York assez fantastique au final. Ainsi certaines critiques se sont moquées de ce décor et de la vision édulcorée que Kubrick donnait par exemple des prostitués des bas quartiers. Le plus ridicule est de croire que le réalisateur ait vraiment ciblé le réalisme avec cette représentation. C’est aussi ridicule que de prendre au sérieux l’esthétique kitch et déjanté de L’Orange Mécanique qui a vocation à donner au film son statut de satire. Ici aussi le décor crée l’ambiance et la tonalité d’Eyes Wide Shut. Le New York que nous découvrons la nuit n’a rien à voir avec le New York que nous voyons le jour. Ce New York nocturne a une dimension fantastique car il représente le fantasme de Bill.   

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Pour en venir aux symboliques, on en note plus d’une. Déjà sur le visuel, j’ai déjà évoqué le rouge comme symbole de la puissance et la scène d’ouverture comme symbole illuminati. D’ailleurs cette dernière symbolique de la pyramide illuminati revient souvent chez Kubrick. Dans Eyes Wide Shut elle apparaît même sur l’un des masques lors de l’orgie. Voyez plutôt :

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Plusieurs détails étranges se remarquent. Mais pour vraiment comprendre cela, il faut resituer les choses dans leur contexte d’origine. En 1998, l’une des filles de Kubrick rejoint la Scientologie (secte très connue). Elle coupe alors tous les ponts avec sa famille. D’ailleurs lors de l’enterrement de son père, elle viendra accompagnée de deux gardes du corps qui la reconduiront ensuite vers l’aéroport. Lorsque Michel Ciment alla chez les Kubrick assister à une projection privée d’Eyes Wide Shut, la femme du cinéaste, Vivian, confia au critique français que Stanley était entré dans un lourd état d’inquiétude depuis que sa fille avait rejoint la scientologie. Il était alors en train de travailler sur Eyes Wide Shut et cela se ressent dans son film. J’ai déjà évoqué la scène de l’orgie avec la secte qui semble faire référence à la scientologie. Mais plus que cela, dans la scène de fantasme, Nicole Kidman baise avec un officier de marine et quand elle confesse son fantasme, elle décrit un homme pour lequel elle est prête à tout abandonner. Ces détails sont importants car dans le livre, le fantasme décrivait un officier militaire et non de la marine. Pourquoi ce changement ? Tout simplement car l’officier de marine est en lien direct avec la scientologie. En effet, Ron Hubbard le fondateur de la scientologie était un officier de Marine. De même que la « Sea Org » qui est l’élite de la scientologie voit tous ses membres vêtus en officiers de marine.

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De plus, la manière dont le personnage de Nicole Kidman décrit cet homme qui est capable de tout lui faire abandonner, on est pas loin de la description du gourou de scientologie. Ces détails n’ont donc probablement pas été mis là par hasard.

Par ailleurs le débat de la secte des puissants dans le film plane vraiment. On se souvient lorsque Ziegler confesse à Bill qu’il était à la soirée de l’orgie et lui dit que s’il connaissait l’identité des gens qui se trouvaient masqués à cette réunion nocturne, il n’en fermerait plus l’œil de la nuit. Ce sous entendu est évocateur et nous fait comprendre que des gens très importants peuvent se rendre à ce genre de soirée.

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Mais plus que cela, il faut surtout savoir que le château qui a servi de décor à la fameuse scène d’orgie est en fait une très ancienne demeure ayant appartenu à la famille des Rothchilds. Elle a d’ailleurs été utilisée par Christopher Nolan comme décor du manoir de Bruce Wayne dans Batman. Là encore, difficile d’y voir un hasard. Laurent Vachaud rapproche donc ces éléments de la théorie du complot Judéo-maçonnique et note que toutes références au judaïsme est bannie de l’œuvre de Kubrick alors qu’il y’en avait dans le bouquin. C’est aussi ce qu’affirme l’historien Geoffrey Cocks. Vachaud notait à juste titre que le rapport que Kubrick entretenait avec sa judéité était assez difficile.

Mais pour en revenir au film en lui-même, on a l’impression que le cinéaste glisse un message assez subliminal dans son film et qu’il essaie de nous parler des sociétés secrètes qui dirigeraient le monde. Cependant, une ombre de mystère continuera de planer sur cette secte. Ainsi la mort de la jeune femme Mandy, laisse prospérer le doute. A-t-elle été assassinée comme sacrifice ? Ou tout cela n’était qu’une mascarade et elle est en fait morte d’overdose comme l’affirme Zigler ? Le cinéaste nous incite à nous interroger.

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 Les symboliques faisant référence à la thèse des sociétés secrètes, se retrouvent également dans le casting.

Premièrement nous avons le couple glamour Cruise-Kidman en tête de liste.

Ce n’est un secret pour personne, Tom Cruise est l’un des plus fervents représentant de l’église de Scientologie. Quand on sait que Kubrick était à l’époque mort d’inquiétude du fait que sa fille rejoigne cette secte, cela nous pousse forcément à nous poser des questions sur le choix de Tom Cruise comme acteur principal. Car même en soit, on voit mal ce que Tom Cruise (alors plutôt accoutumée aux films d’actions) vient foutre dans un film de Kubrick. Et pourtant il y’est. Là encore, il faut resituer le contexte. A l’époque certains médias racontaient que Cruise prenait ses distances avec la scientologie, notamment pour sauver son couple (car Nicole Kidman n’appréciait pas cette secte).

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Kubrick pouvait donc voir Cruise comme quelqu’un d’exploité qui était aveuglé et qui avait les yeux grands fermés. C’est d’ailleurs le cas du personnage qu’il joue. Bill Harford pense mener une vie paisible et réalise soudain qu’il a été aveugle sur bien des choses. Au-delà du mari qui se questionne sur l’avenir de son couple, on pourrait voir en lui un homme tenté et manipulé. Par ailleurs, Tom Cruise signe ce qui est là l’une des meilleures (si ce n’est la meilleure) interprétations de sa carrière. C’est là qu’on voit tout le potentiel que peut avoir cet acteur qui a hélas choisi une carrière plus axée sur le business. Par ailleurs, Cruise ne coupera pas les bouts avec la scientologie, loin de là même, ce qui le mènera au divorce avec Nicole Kidman.

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Pour en venir à cette dernière, elle signe elle aussi une prestation remarquable. Certes la scène de sa crise de fou rire peut paraître assez surjouée, mais c’est le seul bémol que je trouve à sa prestation. Pour le reste, elle est vraiment envoûtante et mystérieuse. Au contraire de son mari, elle semble tout voir. Elle sait parfaitement ce qui le perturbe et ce qu’il fait. L’une des séquences les plus évocatrices reste celle où Bill la retrouve endormi à côté du masque qu’il a utilisé pour l’orgie. Tout au long du film, le personnage d’Alice semble en savoir plus qu’on ne pourrait le croire.

La cohésion entre le couple d’interprètes fonctionne à merveille plus qu’ils étaient réellement mari et femme dans la vie. Jan Harlan a lui-même avoué que Kubrick était au courant des difficultés que traversait le couple. Il savait que Nicole Kidman pensait déjà à se séparer de Tom Cruise du fait que ce dernier était lié à la scientologie.

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On trouve ensuite Sydney Pollack, réalisateur et grand ami de Kubrick pour interpréter Victor Ziegler. Pollack incarne donc un des « puissants ». Un homme fortuné d’apparence banale qui se livre cependant à des cérémonies étranges entouré de personnes haut placés et dangereuses. Pollack livre lui aussi une très bonne prestation.

On appréciera également celle de Marie Richardson sans le rôle de Marion, fille d’un patient de Bill. On notera aussi la performance loufoque et surréaliste de Rade Šerbedžija dans le rôle du vendeur de costumes.

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Bref un beau casting et au final assez inhabituel pour un film de Kubrick.

Concernant la musique, comme toujours chez le cinéaste, on retrouve de la musique classique. Du Chostakovitch, du Mozart. On a également du Ligeti que Kubrick avait déjà utilisé pour 2001 : L’Odyssée de l’Espace.  Comme d’habitude, la BO crée une atmosphère vraiment particulière et mystérieuse.

Au final, Eyes Wide Shut est donc un film bien plus mystérieux qu’il n’y paraît. Sur le plan du visuel, de l’esthétique et de la mise en scène ça reste clairement l’un des films les plus aboutis du cinéaste. Il s’en dégage une puissance qui flirte parfois avec celle qui émanait d’un 2001 ou d’un Barry Lyndon.

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C’est surtout un drame symbolique. On pourra y voir l’adaptation modernisé du livre de Schnitzler et un film qui parle du couple en proie à des fantasmes. Ce serait donc de la psychanalyse de couple. Mais on pourrait aussi y voir un débat sur le sexe dans notre société moderne. Tout désir semble s’être perdu et le sexe n’est plus qu’un pur objet de consommation. D’où le fait qu’au final lors de l’orgie, les scènes de sexe ne sont même pas érotiques et teinté de froideur.

Mais on pourra aussi voir à travers Eyes Wide Shut, un deuxième film que Laurent Vachaud appelle un « film fantôme » qui nous parle des sociétés secrètes. J’ai déjà évoqué les références au complot illuminati et la scientologie, j’ajouterai également que l’un des producteurs associés du film n’est autre que Michael Doven. Pour ce qui ne connaîtraient pas ce personnage, il s’agit d’un autre membre de la Scientologie qui était toujours derrière Tom Cruise (et qui fait d’ailleurs une petite apparition dans le film). Pour Vachaud, le débat sur les sectes va même plus loin car il verrait dans le film des références au projet des « Beta Slaves », c'est-à-dire des enfants prostitués programmés pour être des objets sexuels entre les mains des tout puissants. Sur ce dernier point, je trouve que les éléments qu’il cite sont trop abstraits mais j’en renvoie une nouvelle fois à son analyse très intéressante.   

 

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Eyes Wide Shut est donc peut être le film le plus « Kubrickien » avec Shining, dans le sens où ils sont ceux qui engendrent le plus d’interprétations différentes.

Peu après le tournage et juste avant la sortie du film, Kubrick mourut alors qu’il avait soixante-dix ans. Ce qui n’est pas un âge extrêmement avancé. Pour Michel Ciment, les raisons de cette mort se trouvent dans le stress du cinéaste. Stress de livrer le film dans les délais aux studios. Car en effet avec Eyes Wide Shut, Kubrick marqua un record dans l’histoire du septième art (un de plus) : celui du plus long tournage. 15 mois dont 46 semaines de tournage non stop. Mais les délais n’étaient pas la seule raison du stress. Il y’avait surtout ce qui était en train d’arriver à sa fille embrigadée dans la scientologie.

  

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Ainsi le cinéaste n’a jamais pu voir son film sorti. Eyes Wide Shut reçu un accueil assez mitigé. Certes il récolta pas mal de bonnes critiques ainsi que des nominations et des récompenses. Mais beaucoup de fans le renièrent. Comme tout film de Stanley Kubrick, il faudra attendre quelques années avant qu’il arrive à maturité et que les gens se mettent à le comprendre. Aujourd’hui, Eyes Wide Shut est devenu l’un des objets cinématographiques les plus fascinants du septième art. On peut regarder ce film des dizaines de fois à la recherche de nouvelles symboliques qui pourrait nous éclairer davantage sur le mystère qu’il cache.

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Au final, Eyes Wide Shut est donc une totale réussite et un film dans la lignée des plus grands chefs d’œuvres du cinéaste. Kubrick aurait même déclaré peu avant sa mort, qu’il trouvait qu’Eyes Wide Shut était son meilleur film.

C’est en tout cas une œuvre incroyable et mystérieuse qui n’a pas fini de dévoiler tous ses secrets.             

 

Note : 19/20

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Commentaires
V
Clairement j'ai voulu un peu me démarquer de la plupart des chroniques sur ce film.Ce n'est pas non plus on préféré, mais il est clairement fascinant.et en effet assez initiatique
J
Je vois que tu as joué à fond la carte de l'analyse sectaire ^^ C'est effectivement une piste très intéressante permettant de faire fonctionner le cerveau à plein régime dans la recherche d'indices. Pas mon préféré de Kubrick, mais un cru qui mérite une analyse poussée, en plus d'être un excellent film initiatique (sur plusieurs terrains en même temps).
B
Disons que l'on reste dans le magazine mais leurs articles sont assez intéressants. Je te conseille également leur dernier numéro consacré à Michael Mann.
V
à Borat: Mais merci pour l'info en tout cas
V
à Borat: Je verrais à l'occasion, mais j'ai déjà pas mal de bouquins sur Kubrick donc bon.
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