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30 décembre 2014

Outsiders

 

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Catégorie : Cinéma

Genre : Drame, Teen-movie

Année : 1983

Public : Tous Publics

Durée : 1H31/1H53

Nation : USA

Réalisateur : Francis Ford Coppola

Acteurs : C. Thomas Howell, Matt Dillon, Ralph Macchio, Patrick Swayze, Rob Lowe, Diane Lane, Tom Cruise.

Synopsis : Ponyboy Curtis est issu d’une banlieue des Etats Unis. Il vit avec ses deux grands frères qui sont tous deux membres des Greasers. Des voyous qui comptent dans leurs rangs l’imprévisible et charismatique Dallas. Les Greasers sont en guerre constante avec les Socs, des gosses de riches. Les deux bandes règlent leurs comptes par des bagarres. Ponyboy partage également une amitié très forte avec Johnny. Mais un jour alors qu’ils sont victimes d’une attaque, Johnny tue un des Socs. Avec l’aide de Dallas, Ponyboy et Johnny prennent la fuite dans la campagne où il découvre un autre univers.   

 

Analyse critique :

(Attention SPOILERS !)

Nous sommes en 1983, quatre ans après Apocalypse Now, chef d’œuvre de Francis Ford Coppola qui devait consacrer à jamais le cinéma artistique et le cinéma d’auteur. Cependant Apocalypse Now, bien qu’il ait marché, n’a pas non plus été le gigantesque évènement qu’attendait Coppola. En 1980 Michael Cimino devait tenter de reprendre la mission de Coppola avec La Porte du Paradis. Le résultat est connu de tous, ce western de Cimino deviendra le plus grand flop de l’histoire du cinéma américain et enterrera définitivement le Nouvel Hollywood.

Coppola n’est désormais plus le roi d’Hollywood, il a cédé sa couronne à George Lucas et Steven Spielberg qui annoncent l’ère du Blockbuster. Coppola pourtant n’entend pas renoncer. Avec sa société Zoetrope, il veut carrément lancer la concurrence à un Hollywood qui n’est plus le sien. Coppola investit, il achète les Hollywood General Studios et sa maison s’agrandit. Le réalisateur croit à son projet de faire un nouveau type de cinéma. Autour de lui, se rassemblent des auteurs européens tels que Wim Wenders, Werner Herzog et Hans-Jürgen Syberberg.

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Le premier film du renouveau de Coppola sera Coup de Cœur. Une comédie musicale très novatrice visuellement et technologiquement. Cependant Coup de Cœur achèvera d’enterrer la carrière du réalisateur. Le film est un flop magistral. Coppola est contraint de revendre les studios et s’endette pour dix ans. Mais Zoetrope, la société dissidente d’Hollywood, continue d’exister.

Que peut faire Coppola ? Accepter de faire des films de commande pour espérer rester à flots ? Surtout qu’en cette année 1983, même son ami Martin Scorsese de casse la gueule au Box-office avec La Valse des Pantins. Pourtant Coppola ne veut pas rentrer dans le rang. En réalité il veut travailler sur un projet qu’il avait en tête avant même le flop de Coup de Cœur. Il s’agit de l’adaptation d’un roman de S.E.Hinton, intitulé The Outsiders qui a été écrit par une adolescente de seize ans en 1970. Et c’est d’ailleurs en écrivant l’adaptation de ce roman qu’il découvrira Rumble Fish du même auteur et qui constituera son prochain objectif. La légende veut que le projet de l’adaptation de The Outsiders soit le fruit d’une bibliothécaire et ses élèves de lycée qui auraient écrit à Coppola une lettre, signée de tous les membres de la classe, dans laquelle il lui demande d’adapter leur livre favori qui est The Outsiders.

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Coppola se lance alors avec enthousiasme dans ce nouveau film qui se veut également assez personnel pour lui.

Outsiders narre donc L’histoire de Ponyboy Curtis et Johnny, deux gamins de banlieues qui sont mêlés à une bande de jeunes ados voyous : les Greasers, qui sont en guerre permanente avec les Socs, des gosses de riches. Tout bascule lorsque Ponyboy et Johnny se retrouvent pris dans une embuscade des Socs et que Johnny poignarde à mort l’un des membres de la bande rivale. Les deux garçons sont contraints d’aller se mettre au vert.

Premièrement il faut savoir qu’il existe deux versions du film. La première sortie en 1983 dure 1H31. Ne l’ayant pas vu, je ne pourrais pas la commenter. Je parlerai donc plutôt de la version réédité en 2005 par Coppola et qui dure 1H53.

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Le réalisateur retrouve sa jeunesse avec cette sorte de teen-movie. Une fois de plus il s’investit totalement dans ce nouveau film et a bien l’intention de signer un chef d’œuvre. Premièrement, il faut savoir que Outsiders fut tourné à Tulsa, donc sur les lieux mêmes de l’histoire du livre. Le réalisateur nous replace vraiment bien dans le contexte et l’esprit des années 70. D’ailleurs à l’époque certains lui reprochent d’être trop proche d’American Graffiti. Personnellement je trouve que les deux films n’ont au final que peu de choses à voir.

Coppola filme cette aventure de jeunes de façon magistrale. Premièrement on remarque qu’au niveau de l’esthétique, le vert revient souvent. Même lors de la première partie en ville, le quartier des Greasers est très verdâtre avec un parc, des arbres… Mais c’est surtout lors de l’évasion de Ponyboy et Johnny dans la nature que Coppola peut se lâcher. Il filme la nature de façon assez admirable. Que ce soit aussi bien la flore que la faune. D’ailleurs certains ont comparé cette partie du film à La Nuit du Chasseur de Charles Laughton. Il est vrai que nous sommes là aussi dans le cas de deux jeunes enfants en fuite. Cela dit les enfants de Coppola s’apprêtent à grandir.

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Le réalisateur avait déclaré au sujet de ce film, « Coup de Cœur était un film sur le néon. Le prochain Outsiders, sera un film sur le coucher de soleil ». On voit déjà le parti pris esthétique du cinéaste. Parti pris esthétique qui se veut aussi être le symbole de l’histoire, à savoir le passage à l’âge adulte, le coucher de soleil représentant ainsi la fin de l’enfance pour Ponyboy et Johnny.

On remarque aussi que le film fait souvent référence à Autant en Emporte le Vent. Ponyboy et Johnny en lisent la version littéraire mais Coppola semble s’inspirer du coup de la version cinéma de Fleming pour certaines images et teintes lors des scènes dans la campagne. 

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Le cinéaste signe donc une réalisation assez différente de ses films précédents. Cela dit, il n’a pas perdu l’œil et nous offre un beau spectacle. Certains ont reproché à Outsiders d’être trop classique dans sa forme. A première vue, cette critique peut paraître justifiée, mais je dirais plutôt que Outsiders une fois encore, se démarque des films précédents (surtout des deux précédents) en se voulant plus subtil et peut être moins « tape à l’œil ». Coppola adapte un style plus posé qui est certes, une fois encore, assez différent de son habitude. Le problème c’est que la critique aime quand les réalisateurs ont un style directement identifiable qui ne varie pas (comme chez Scorsese par exemple).

Pour la musique du film, Coppola avait une fois de plus fait appel à son père Carmine Coppola qui avait écrit la chanson « Stay Gold » qui fut chantée par Stevie Wonder. Cependant dans la version longue, la musique a été remplacée par celle de Richard Beggs.

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Mais le film doit aussi énormément à son casting. Thomas Howell mythique dans le rôle de Ponyboy, ce jeune garçon au final dépassé par le milieu d’où il vient. Ponyboy n’est qu’un enfant qui va devoir passer à l’âge adulte dans un moment très peu propice.

Nous avons ensuite Ralph Macchio dans le rôle de Johnny. Personnellement je trouve que dans ce film, il est un peu l’héritier du « Platon » de La Fureur de Vivre interprété par Sal Mineo. Johnny est plus ou moins comme Ponyboy, ce n’est qu’un gamin littéralement dépassé par les évènements. Macchio signe lui aussi une très bonne performance.

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Mais celui qu’on a tendance à retenir le plus dans Outsiders, c’est Matt Dillon dans le rôle de Dallas. Il s’inscrit tout simplement dans la tendance du rebelle sans cause. Dillon  a un charisme impressionnant et le rôle est fait pour lui. D’ailleurs il semble avoir retenu l’attention de Coppola, puisqu’il lui confiera le rôle principal dans le film suivant.

Pour le reste du casting, on retrouve également de futures stars telles que Patrick Swayze et Tom Cruise dans un petit rôle. On retrouve aussi Emilio Estevez, le fils de Martin Sheen et donc le frère de Charlie. Ce dernier a bien l’allure du jeune rebelle. On le retrouvera d’ailleurs dans un autre Teen-Movie Breakfast Club.   

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Outsiders se révèle être une novelle réussite pour Francis Ford Coppola. Le réalisateur signe un film sur la jeunesse et le passage à l’âge adulte. Mais d’un autre côté, Outsiders est peut être un film trop personnel pour vraiment le décrire. Coppola est également influencé par la relation avec son frère de son propre aveu. Le cinéaste est rentré dans une nouvelle période. Il donne désormais dans un cinéma très personnel.

Néanmoins Outsiders reste un film très bien foutu qui se veut être la première pierre d’un diptyque dont le second opus sera Rusty James tournée dans la foulée. Film qui se veut être la continuité d’Outsiders sur le fond et son contraire sur le plan esthétique.    

Outiders est donc un excellent film de plus à la carrière de Coppola.

 

Note : 16,5/20

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Commentaires
A
très beaux en l'occurrence
V
à Oliver: oui c'est une période de sa filmo qui est beaucoup moins connue et qui pourtant a donné lieue à quelques beaux films.
A
autre chef d'oeuvre hélas trop méconnu de Coppola: cela fait très longtemps que je ne l'ai pas vu celui là
B
Il est un peu spécial j'en conviens surtout dans son délire coloré. Mais je l'ai trouvé sympa. Au fait j'ai vu le téléfilm Moby dick lundi soir avec William Hurt tu l'as vu?
V
à Borat Pas en entier, c'est pourquoi je n'ai pas fait de chro
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